Le dessin observation est la base de tout apprentissage du dessin. C’est l’entraînement le plus efficace si vous souhaitez vraiment comprendre la forme, la lumière et la perspective. En observant la réalité, vous développez un regard plus précis et une main plus sûre.
Même si vous rêvez de créer des univers imaginaires, le dessin observation nourrit votre créativité et crédibilise vos inventions.
Les principes fondamentaux
Pour progresser, appuyez-vous sur quelques règles simples :
80 % du temps à observer, 20 % à tracer. Vous apprendrez plus vite en ralentissant et en analysant attentivement votre sujet.
Commencez par les grandes formes avant d’aller vers les détails.
Évitez de copier uniquement des photos : observez des objets réels dès que possible.
Le dessin observation demande de la patience. Il est normal de produire des croquis maladroits avant de gagner en précision.
Le matériel recommandé
Moins vous en emportez, plus vous dessinerez :
Un carnet simple et léger que vous pourrez toujours avoir avec vous.
Un stylo non effaçable (Bic quatre couleurs, feutre fin, stylo-pinceau) pour avancer sans revenir en arrière.
Éventuellement quelques crayons ou une touche de couleur.
L’objectif est de pouvoir sortir votre matériel en quelques secondes et de démarrer sans contrainte.
Les étapes de l’apprentissage
L’observation stricte
C’est la première étape. Vous apprenez à regarder vraiment :
Mesurez les distances en tendant votre crayon devant vous, un œil fermé.
Analysez les angles en plaçant le crayon horizontal ou vertical.
Repérez les formes vides entre les objets (les espaces négatifs).
Décomposez le sujet en volumes simples et en valeurs claires ou sombres.
Même si cet exercice est plus facile sur des sujets immobiles, entraînez-vous aussi sur des scènes vivantes. La régularité compte plus que la perfection.
La perspective
Quand vous commencez à vous sentir plus à l’aise, intégrez les notions de perspective :
Cherchez la ligne d’horizon.
Imaginez des volumes simples (boîtes, cylindres) pour structurer vos dessins.
Interprétez les scènes en modifiant la focale.
Mélangez cette approche avec l’observation stricte. Vous donnerez plus de crédibilité à vos croquis.
Le modelé et la lumière
Ensuite, travaillez le volume et l’éclairage :
Repérez l’orientation des chevauchements et les ellipses sur les volumes organiques.
Décidez d’un éclairage principal et conservez son orientation.
Gardez une part d’observation pure. Évitez de trop styliser ou de forcer l’effet décoratif.
La gestuelle
Enfin, pratiquez la gestuelle :
Tracez des lignes de force pour capturer le mouvement.
Simplifiez les formes pour saisir l’essentiel en quelques secondes.
Ajoutez ensuite le modelé, sur la silhouette, si vous le souhaitez.
Cet exercice est difficile au début, mais il développe une liberté précieuse.
Se lancer et progresser
Avec le temps, vous intégrerez naturellement observation, perspective, volume et gestuelle. Vous développerez un style personnel et une confiance solide. L’idée est de revenir régulièrement à ces fondamentaux en les exerçant directement sur le motif.
Le dessin observation est la méthode la plus simple et la plus complète pour apprendre à dessiner. C’est un entraînement exigeant, mais il vous donnera une liberté incomparable.
« Un bon dessin peut être agrandi. » Cette phrase, lue dans un numéro du remarquable magazine Les Arts Dessinés, m’a profondément marqué. Elle révèle une vérité que beaucoup de dessinateurs ignorent : un dessin agrandi ne pardonne rien.
Réduire ou Agrandir : deux pratiques opposées
Quand on crée une bande dessinée ou une illustration, on réduit beaucoup plus souvent la taille des dessins qu’on ne les agrandit. Pendant des années, j’ai travaillé sur de grandes planches que je scannais ensuite avec impatience pour les réduire.
La réduction affine l’encrage et masque de nombreux défauts, notamment les problèmes de proportion et de placement des éléments. Cette pratique donne un résultat plus flatteur sans demander d’effort supplémentaire. Si vous dessinez régulièrement, vous appliquez peut-être déjà ce procédé sans vous en rendre compte.
Pourtant, même en réduisant mes planches, je constatais que mes dessins restaient loin du niveau des professionnels. En observant leurs originaux lors de festivals, j’ai compris que leurs dessins affichaient un équilibre et une solidité qui subsistaient à n’importe quel agrandissement.
Ce que révèle un dessin agrandi
Lorsque vous agrandissez un dessin, certains défauts deviennent immédiatement visibles :
Les erreurs de placement des petits éléments (yeux, nez, bouche) se remarquent instantanément.
Les détails inutiles prennent une importance disproportionnée.
La composition révèle toutes ses failles et nuit à la lisibilité.
L’impression générale perd en cohérence.
Agrandir un dessin agit comme un révélateur plus impitoyable encore que la fameuse technique du miroir qui consiste à retourner son image. Vous ne pouvez plus tricher.
J’ai dessiné ces dessins très petits. Observez ce qui ne fonctionne pas dans l’exemple de gauche et comment l’exemple « synthétique » de droite fonctionne mieux.
Comment améliorer un dessin avant de l’agrandir
Pour produire un dessin solide, capable de résister à l’agrandissement, vous devez apprendre à synthétiser. L’amateur masque ses hésitations en ajoutant des détails. Le professionnel, lui, épure son tracé pour ne conserver que l’essentiel.
Voici quelques principes concrets pour renforcer vos dessins :
Travaillez à l’échelle finale. Si vous dessinez en numérique, n’utilisez pas la « loupe » et observez votre image dans sa taille réelle.
Identifiez les grandes masses. Contenez-les dans des formes géométriques simples avant de traiter les détails.
Simplifiez les petits éléments complexes. Cherchez l’indication minimale qui transmet l’émotion, notamment dans l’expression des yeux.
Étudiez les originaux des dessinateurs que vous admirez. Observez leurs choix de simplification et leur façon de hiérarchiser l’information visuelle. ( Un site pour voir d’excellent originaux : https://www.danielmaghen.com/ )
Misez sur la lisibilité.
Ces habitudes transformeront votre façon de construire un dessin.
Les bénéfices du dessin agrandi
En maîtrisant cette discipline, vous obtenez des dessins plus clairs, plus professionnels et plus convaincants. Vous gagnez en rapidité : des traits plus francs et un niveau de détail contrôlé réduisent considérablement le temps de finalisation.
Ce processus vous conduira à trouver vos propres solutions graphiques, celles qui feront naître votre style unique.
Conclusion : Le chemin du dessinateur
Le dessin agrandi agit comme un juge impartial. Il ne tolère aucune approximation et dévoile sans ménagement vos failles. Si vous acceptez cette exigence, vous progresserez plus vite que vous ne l’imaginez.
Gardez toutefois à l’esprit que cet équilibre exige des années de pratique attentive et sincère.
Vous ne trouverez pas de raccourci théorique : ce chemin reste profondément personnel. C’est précisément ce qui en fait toute la valeur.
Le carnet de croquis est l’un des outils les plus essentiels pour apprendre à dessiner et améliorer vos compétences. Plus qu’un simple cahier, il devient un laboratoire personnel où vous pouvez observer, expérimenter et libérer votre créativité.
Pourquoi utiliser un carnet de croquis ?
Un support toujours à portée de main
Le carnet de croquis vous accompagne partout. Il vous permet de pratiquer le dessin d’observation, l’exercice le plus formateur. En dessinant sur le vif, vous vous confrontez aux mouvements du sujet et aux changements de lumière. Cela vous apprend à simplifier et à aller à l’essentiel.
Un espace d’expérimentation
Votre carnet n’est pas un portfolio de dessins parfaits. C’est un outil où vous :
Notez vos idées et vos recherches.
Faites des essais sans pression.
Produisez beaucoup, même si certains dessins vous paraissent ratés. La quantité d’exercices prime sur la qualité isolée d’un croquis.
Bien choisir son carnet de croquis
Pour qu’il soit efficace, votre carnet doit être :
Simple et pratique : évitez les couvertures rigides encombrantes et le papier trop précieux.
Peu onéreux : un carnet basique vous incite à dessiner sans peur de gâcher.
Adapté à un usage fréquent : préférez un petit format que vous glisserez facilement dans votre sac.
Beaucoup de dessinateurs professionnels utilisent des carnets bas de gamme en papier recyclé. L’important est de ne pas se sentir paralysé par l’idée de “réussir chaque page”.
Quel matériel emporter ?
Moins vous en emportez, plus vous dessinerez.
Voici quelques recommandations :
Un stylo non effaçable (Bic quatre couleurs, feutre fin, stylo-pinceau Pentel) pour avancer sans revenir en arrière.
Un petit carnet léger, facile à ouvrir.
Éventuellement deux ou trois couleurs, si vous aimez travailler en couleur.
L’objectif est de pouvoir sortir votre matériel en quelques secondes et de commencer à dessiner.
Composer vos pages de carnet de croquis
La composition est un point souvent négligé par les débutants. Pourtant, elle donne vie à vos croquis.
Ne placez pas vos dessins isolés dans un coin. Remplissez vos pages, pensez leur organisation.
Variez les zones détaillées et celles plus épurées.
Jouez sur les contrastes de valeurs et de rythmes.
Considérez chaque double page comme une planche illustrée, qui raconte quelque chose visuellement.
En apprenant à composer, vous développez aussi un sens graphique précieux pour vos projets finis.
Le rôle fondamental de l’observation
Même si votre objectif est de créer des dessins imaginaires, le dessin d’observation nourrit votre imagination et crédibilise vos créations.
Par exemple, si vous inventez un costume, le fait d’avoir observé la manière dont un tissu se plie ou tombe rendra votre dessin plus réaliste. Ces détails issus de la réalité donnent de la force à vos idées.
Se lancer et garder le rythme
La meilleure manière d’intégrer le carnet de croquis dans votre routine est d’en finir un. Pour cela :
Commencez par un carnet mince (16 pages par exemple).
Une fois rempli, passez à un modèle un peu plus épais.
Concentrez-vous sur la régularité : quelques minutes de dessin chaque jour suffisent.
Apprivoiser le regard des autres
Dessiner en public est souvent intimidant. Pourtant :
La plupart des gens ne font pas attention à ce que vous faites.
Vous progressez en acceptant de vous tromper sous le regard éventuel des passants.
Dessiner en groupe (avec des amis ou lors d’un “drink and draw”) peut vous aider à dépasser cette peur.
Conclusion
Le carnet de croquis est bien plus qu’un accessoire. C’est un espace de liberté et un allié incontournable de votre progression artistique. Adoptez-le sans complexe, dessinez beaucoup, et considérez chaque page comme une étape vers un dessin plus sûr, plus vivant et plus personnel.
Dessiner les ombres et les placer correctement est un véritable casse-tête pour de nombreux dessinateurs débutants.
Lorsqu’on commence à s’intéresser aux ombres et aux lumières, on tombe souvent sur l’exemple iconique de la sphère.
Il est arrivé que certains de mes élèves me présentent des copies très réalistes de cette fameuse sphère. Même si leur rendu se rapprochait du modèle de référence, ils n’avaient en réalité pas appris à dessiner les ombres et les lumières : ils s’étaient contentés de copier.
Dans cet article, nous allons, nous aussi, dessiner une sphère posée sur une surface plane, avec un rendu d’ombres et de lumières. Mais cette fois, je vais décomposer chaque étape du processus pour que vous compreniez ce que vous faites, et que vous puissiez ensuite réutiliser cette théorie dans vos propres dessins d’imagination.
Je vais décomposer cet exemple afin de vous aider à comprendre le fonctionnement des ombres et des lumières.
Choix du rendu des ombres
Dans cet exercice, comme dans de nombreux autres liés à l’étude « théorique » du dessin classique, j’utilise systématiquement la technique du hachurage.
Dans cette approche, vous utilisez un outil qui produit un tracé sec et précis — comme un stylo, une plume ou un Rotring — et vous modifiez les valeurs (c’est-à-dire l’aspect clair ou sombre d’une surface) en espaçant plus ou moins les traits entre eux. Ces traits sont appelés des hachures, ou trames.
Je privilégie le hachurage lorsque j’enseigne la théorie du dessin pour plusieurs raisons :
Lisibilité de la méthode Cette technique permet de décomposer et de comprendre comment les différentes « couches » du dessin sont superposées. Même une fois le rendu terminé, le processus de construction reste lisible. On obtient ainsi à la fois un résultat finalisé et un aperçu clair de la méthode employée.
Éveil de la conscience du volume Le hachurage évite les automatismes. Comme vous devez penser en permanence au volume de ce que vous dessinez (les courbures des hachures suivent le relief des formes), vous restez constamment attentif. Cette vigilance renforce l’assimilation des principes que vous étudiez.
Préparation à la peinture Tramer ses dessins, c’est aussi nourrir les gestes qui forgeront votre « touche » picturale. En hachurant, vous commencez déjà à apprendre à peindre. Vous posez les bases de réflexes solides et sensibles.
J’ai moi-même découvert cette méthode dans l’un des cours qui m’ont le plus marqué, à l’école Pivaut de Nantes, sous la direction du professeur Marc Chalmé. C’était l’une des toutes premières leçons que j’ai reçues en entrant en première année.
Construire son dessin
Lorsqu’on étudie la théorie, cela exclut les « styles » graphiques : on se fonde uniquement sur des observations strictement physiques.
Dans ce contexte, il n’existe pas véritablement de « contour » aux objets et aux formes que l’on observe. Ce sont les contrastes de valeurs (dans un dessin en noir et blanc) qui créent les délimitations entre les différents éléments d’une composition.
Il n’est donc pas question d’enfermer une sphère dans un cercle parfaitement tracé à l’encre, comme on pourrait le faire dans une bande dessinée en « ligne claire », par exemple.
Cependant, vous devez tout de même poser les fondations de ce qui deviendra votre sphère, et cela commence par dessiner un cercle.
Nous allons donc utiliser un outil effaçable pour cette première étape — un crayon à papier, par exemple — et votre mission sera de tracer votre structure en appuyant le moins possible sur votre crayon. L’objectif est, à terme, de pouvoir gommer ces lignes sans qu’aucune trace ne subsiste.
Les éléments de base
Les éléments que vous devez placer dans votre composition sont :
le support,
la sphère,
la source lumineuse,
Il est essentiel de comprendre que si la sphère n’est pas construite en relation avec le support et la source lumineuse, alors ni le support ne ressemblera à un véritable support, ni la sphère à une véritable sphère. C’est la mise en relation cohérente de tous ces éléments qui permettra d’obtenir un rendu réaliste de la scène.
Gardez cela en tête tout au long des étapes à venir : c’est cette logique qui vous permettra de comprendre facilement la théorie.
1. Le dessin à plat
Démarrons concrètement.
Dans un premier temps, copiez ma scène telle quelle. (Si vous recommencez l’exercice, modifiez la perspective et le placement des éléments.)
Tracez les formes de ce qui deviendra la sphère (un cercle) et du support (un plan en perspective).
Dessin à plats de la sphère et de son support.
2. La direction de la lumière
Pour placer correctement les ombres, il est essentiel de connaître le positionnement et l’orientation de la source lumineuse.
Vous pouvez dessiner une petite flèche pour indiquer la direction de votre source lumineuse.
Représentez la direction de la lumière, puis tracez un diamètre que l’axe lumineux traverse perpendiculairement.
Pour vous garantir un placement correct des ombres sur la sphère, tracez dès à présent le « terminator » sur celle-ci.
Le « terminator » l’outil magique.
Sous ce terme énigmatique se cache un principe physique très simple à comprendre. La surface d’une sphère, ou de toute forme courbe, n’est éclairée par la source lumineuse que tant qu’elle y est directement exposée.
Dans le cas d’une sphère, la lumière éclaire la surface jusqu’à la limite d’un grand cercle (ayant le même diamètre que la sphère). Au-delà de cette limite, la surface n’est plus exposée à la source lumineuse.
Tracez le terminator en dessinant une ellipse traversée par l’axe que vous avez précédemment tracé, formant deux “lunes” inversées, de même largeur, de part et d’autre de celle-ci.
3. L’ombre portée de la sphère.
Votre source lumineuse peut être un point (dans le cas où elle est proche de l’objet, comme une lampe), ou bien unidirectionnelle si elle est très éloignée de votre sujet, comme le soleil.
Dans le cas d’une source lumineuse ponctuelle, vous pouvez utiliser ce point pour projeter le cercle dessiné par le terminator sur le support en perspective, ce qui dessinera l’ombre portée de la sphère.
Si vous avez une source lumineuse unidirectionnelle, projetez le terminator sur le support en perspective à l’aide de lignes parallèles orientées dans la direction de la lumière.
(Pour rappel, tous les tracés de construction doivent être très légers et pouvoir se gommer facilement.)
Ma lumière étant unidirectionnelle, j’utilise des axes parallèles pour projeter mon terminator sur le socle.
4. Les zones très éclairées
En partant du centre du cercle, tracez un axe selon le même angle que celui de votre lumière si elle est unidirectionnelle, ou en direction du point-source si la lumière est ponctuelle. Cela vous permettra de placer le centre d’une ellipse, aux mêmes caractéristiques que votre terminator, qui définira la zone parfaitement éclairée de votre scène.
Dans cette nouvelle ellipse, vous délimitez la zone parfaitement éclairée de la surface.
Ma lumière étant orientée de droite à gauche, le socle sera également très éclairé sur la droite. Selon la lumière que vous utilisez, le socle peut être entièrement et parfaitement éclairé (en dehors de l’ombre portée de la sphère).
5. Ombrage, premier passage
J’utilise un encrage en hachures classiques. Je fais attention à suivre le volume des éléments, notamment celui de la sphère.
À cette étape, vous pouvez déjà créer de petits dégradés en espaçant vos hachures (comme je l’ai fait) ou en utilisant des points et des tirets.
Il ne doit y avoir aucune hachure dans les zones que j’ai réservées pour la lumière et, à ce stade, je ne croise aucune hachure. Je travaille l’ensemble de l’image de manière homogène.
Je ne croise pas mes hachures et je ne cherche pas à traduire toutes les valeurs dès le premier passage.
6. Ajouter des passages
Pour renforcer les ombres, multipliez les passages en couvrant à chaque fois l’intégralité de l’image, en croisant les traits. Cela vous aide à y voir plus clair dans les zones que vous avez déjà travaillées ou non. Il faut éviter le « surtravail » et ne pas croiser trop souvent les hachures. Travaillez les ombres de surface sans toutefois pousser trop loin les valeurs pour le moment.
Hachurage – Étape 2Hachurage – Étape 3
7. La lumière reflétée
La lumière qui éclaire votre support va rebondir et éclairer les surfaces situées sous le terminator de votre sphère. Poursuivez avec une étape de hachures pour augmenter la valeur, en vous concentrant sur le terminator, qui sera la zone la plus sombre de votre sphère. Renforcez également l’ombre portée.
La base de la sphère est éclairée par les reflets du support
8. Ombres d’occlusion
Ajoutez une ombre « d’occlusion », c’est-à-dire une zone où la lumière ne passe pas du tout et qui est donc complètement noire, située dans une petite partie de l’ombre portée à la base de la sphère.
Ajoutez des ombres d’occlusion dans des petites zones non exposé à la lumière
9. Ajoutez un fond
Ajouter un fond avec un dégradé inversé permet d’obtenir des contrastes qui mettent en valeur le sujet.
Votre scène définitive
Gommez vos traits de construction et le tour est joué ! Pour vous exercer, recommencez l’exercice en modifiant la scène (les éléments, la source lumineuse, etc.).
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Pourquoi l’expérimentation artistique est-elle souvent absente des formations en dessin ?
En tant qu’artiste débutant, vous avez peut-être remarqué que l’expérimentation est rarement mise en avant dans les formations techniques ou professionnelles. Et pour cause : dans beaucoup d’écoles de dessin orientées vers l’emploi, l’objectif est clair – former des professionnels rapidement employables.
On vous pousse à vous spécialiser : character design, décors, effets spéciaux… Chaque rôle a ses contraintes, ses standards, ses deadlines. Et dans ce cadre, l’expérimentation peut sembler contre-productive. Elle est perçue comme une prise de risque inutile, une perte de temps ou une menace pour la fiabilité du processus.
Mais cette logique a ses limites, surtout quand on apprend seul. En tant qu’autodidacte, vous pouvez aussi tomber dans un autre piège : répéter sans cesse ce que vous savez déjà faire, par peur de rater. On finit par tourner en rond, à confondre maîtrise et automatisme. C’est là que l’expérimentation devient indispensable.
En quoi l’expérimentation artistique est-elle utile pour progresser en dessin ?
Si vous êtes passionné par le dessin, vous savez que ce qui vous anime au départ, ce n’est pas la technique, c’est le plaisir. L’envie de jouer, de découvrir, de s’exprimer. Et c’est justement ce que l’expérimentation vient nourrir :
1. Elle redonne de l’énergie
Expérimenter, c’est sortir du cadre, dessiner sans enjeu, sans attente. Cela vous reconnecte avec le plaisir brut de créer, sans pression.
2. Elle ouvre de nouvelles portes
En testant des outils, des approches ou des styles qui ne sont pas les vôtres, vous découvrez parfois des solutions techniques inattendues, ou des idées visuelles que vous n’auriez jamais envisagées.
3. Elle enrichit votre style
Plus vous expérimentez, plus votre style devient souple. Vous devenez capable d’intégrer des imprévus, de rebondir, de vous adapter. Et ça, c’est précieux dans une carrière artistique.
4. Elle développe votre ouverture d’esprit
Expérimenter un style que vous n’aimez pas peut transformer votre regard.
Comment expérimenter concrètement ?
Voici quelques idées que je partage dans mon podcast, pour vous aider à expérimenter dans votre pratique :
Imposer des contraintes physiques
Dessinez avec la main opposée.
Ne regardez pas votre feuille.
Utilisez un outil inhabituel : une brosse, un morceau de bois, une chaussette.
Explorer des contraintes de style
Interdisez-vous les lignes droites ou les angles.
Limitez votre palette de couleurs ou vos valeurs.
Prenez une image et redessinez-la dans un style totalement opposé.
Imitation volontaire de styles que vous n’aimez pas
Pas de caricature ici : plongez-vous sincèrement dans un style que vous rejetez. Cela vous obligera à comprendre les choix graphiques derrière l’apparente simplicité.
Utiliser les outils autrement
Grattez avec le manche du pinceau.
Écrasez des mines pour dessiner avec les doigts.
Transformez un objet du quotidien en outil de dessin.
Pourquoi je vous encourage à expérimenter
L’expérimentation artistique, c’est ce qui me garde vivant en tant qu’artiste. C’est ce qui m’empêche de devenir un technicien vidé de toute envie. Dans ce podcast, je partage cette conviction et je vous donne des pistes concrètes pour faire de l’expérimentation un pilier de votre progression.
Que vous soyez débutant ou expérimenté, plusieurs obstacles peuvent freiner la concrétisation de vos idées graphiques. Dans cet article, je vous partage la méthode que j’utilise personnellement pour franchir chaque étape de création avec rigueur et liberté. J’ai appris à identifier les freins courants, structurer la progression, canaliser les idées, rebondir face aux imprévus, et reconnaître le moment où un projet est abouti.
1. Comprendre les freins à la réussite d’un projet graphique
Voici les obstacles que vous risquez de rencontrer dans votre propre parcours :
Manque de niveau : lorsque vous débutez une technique, vous pouvez ne pas être encore assez formé sur certains aspects techniques.
Absence de méthode : avancer sans plan rend l’aboutissement difficile.
Idée floue : sans axe clair, l’intention reste vague.
Incapacité à rebondir : un seul obstacle peut bloquer votre progression si vous ne vous y préparez pas.
2. Adapter vos projets à votre niveau et progresser
Choisissez des projets « challengeants » : ils doivent vous stimuler sans vous dépasser.
Adoptez la méthode des petits pas : complexifiez vos créations par étapes (du portrait au personnage en scène).
Privilégiez les projets rapides : vous apprendrez davantage en multipliant les essais courts qu’en vous acharnant sur une seule pièce.
Intégrez les fondamentaux : ancrez chaque projet dans une compétence essentielle (perspective, modelé, anatomie, etc.).
3. Travailler avec un plan et structurer votre processus
Inspirez-vous de processus existants : étudiez les méthodes d’autres artistes et adaptez-les à vos sujets.
Analysez et ajustez : cherchez à comprendre pourquoi une méthode fonctionne et testez des variantes.
Préservez une tension créative : restez concentré à chaque étape pour éviter l’automatisme.
Maîtrisez le projet dans sa globalité : planifiez le temps, le matériel, le budget, les étapes.
4. Générer et concrétiser des idées fortes
Notez immédiatement vos idées : un croquis ou une phrase peut suffire.
Faites confiance à votre intuition : gardez l’idée brute avant de la complexifier.
Ne vous censurez pas : accueillez les idées absurdes ou inattendues.
Favorisez la sérendipité : nourrissez-vous de vos autres centres d’intérêt (chant, musique, lectures…).
Exploitez les bonnes idées : appliquez-les dès que possible, même imparfaitement.
Revenez sur vos idées : retravaillez celles qui fonctionnent pour les affiner.
5. Rebondir face aux imprévus
Acceptez l’imprévu comme partie du processus : prévoyez une marge d’aléa.
Corrigez sans tout reprendre : réparez les erreurs plutôt que de recommencer.
Fragmenter le travail : changez de partie du projet si vous bloquez.
Prenez du recul : regardez votre travail autrement (par exemple avec un miroir).
Multipliez les projets : chaque essai est une leçon, réussi ou non.
6. Savoir conclure : quand un projet est-il fini ?
Évitez le surtravail : apprenez à vous arrêter avant de dénaturer l’essence de l’œuvre.
Validez l’objectif initial : considérez le projet comme achevé une fois votre intention atteinte (sentiment, message, effet visuel).
Comprenez la notion d’efficacité : une idée forte et lisible suffit souvent à définir la fin du projet.
Conclusion
Pour mener à bien un projet graphique :
Choisissez des défis adaptés à votre niveau, ancrés dans les fondamentaux.
Travaillez avec un plan, tout en cultivant votre liberté créative.
Concrétisez rapidement vos idées et nourrissez votre créativité par la sérendipité.
Accueillez les imprévus et tirez parti des erreurs.
Apprenez à finir sans surcharger.
Le processus de création graphique est un chemin personnel, vivant et en perpétuelle évolution. Chaque étape de création vous aide à grandir, à vous affirmer, et à bâtir un langage visuel authentique.
Comprendre l’Inspiration Quotidienne : Au-delà de la Productivité et de la Motivation
L’inspiration ne se résume pas à produire constamment. Vous pouvez être profondément inspiré par un unique projet sur le long terme, même sans produire beaucoup chaque jour. De même, vous pouvez être motivé à travailler sans ressentir l’étincelle de l’inspiration. L’inspiration quotidienne est cette sensibilité qui permet de saisir au vol les idées justes, au moment opportun. Elle requiert d’être attentif et réceptif, indépendamment de notre état de motivation.
L’importance de Se Connaître et de Tester ses Limites
Pour favoriser mon inspiration quotidienne, je recommande vivement d’expérimenter des approches diverses, y compris celles qui semblent contraires à vos habitudes. Se libérer de ses préjugés sur soi-même est crucial. Personnellement, mes meilleures idées surgissent souvent lorsque je suis détendu, en vacances, loin de ma routine habituelle. L’inspiration quotidienne est fluide : ce qui fonctionne aujourd’hui pourrait ne plus marcher demain. Ainsi, la clé est de rester flexible et ouvert au changement.
Se Rendre Disponible à l’Inspiration Quotidienne
Être disponible à l’inspiration implique de garder un esprit libre et dégagé des préoccupations matérielles. Il est essentiel de s’accorder des temps dédiés exclusivement à la créativité, en se fixant des horaires précis pour éviter que les soucis ne viennent troubler ces moments précieux. De plus, accepter un détachement matériel facilite grandement l’accueil de l’inspiration quotidienne.
Une maîtrise technique des outils créatifs permet également de capturer et de concrétiser rapidement les idées inspirantes. Enfin, je conseille de sélectionner soigneusement ses références : une quantité limitée mais de haute qualité évite la surcharge mentale et stimule efficacement l’inspiration quotidienne.
Créer pour une Personne Précise : Mon Astuce la Plus Puissante
Parmi toutes mes techniques, créer pour une personne spécifique est certainement la plus efficace pour déclencher l’inspiration quotidienne.
Créer exclusivement pour soi mène souvent à un travail introspectif et stagnant. À l’inverse, viser un large public risque de produire une œuvre sans âme, déconnectée de toute authenticité. En choisissant une personne précise, on entre dans une dynamique généreuse, enrichie par des échanges réels et variés.
Cette méthode offre de nombreux avantages : elle permet de créer des œuvres sincères et universelles, d’intégrer subtilement des nuances humaines et émotionnelles, tout en restant crédible et inspirant. Personnellement, je préfère créer avec une énergie positive pour les gens que j’aime, même si parfois, une inspiration alimentée par l’opposition peut aussi être fructueuse.
Imposer des Contraintes pour Favoriser l’Inspiration Quotidienne
Curieusement, se fixer volontairement des contraintes est une excellente méthode pour inviter l’inspiration quotidienne à se manifester. Que ce soit par un choix restreint de matériaux, une palette de couleurs spécifique, ou un format imposé comme le défi des 23h de la BD, ces limites stimulent souvent des solutions créatives surprenantes.
La régularité dans le travail et la maîtrise de son environnement renforcent également cette capacité à capter quotidiennement de nouvelles inspirations.
Protéger sa Vision : Éviter les Avis Prématurés
Je suis convaincu qu’il ne faut jamais demander d’avis extérieurs durant le processus créatif. Les retours précoces sont souvent déconnectés de la vision finale de l’œuvre et peuvent égarer l’artiste dans des modifications inutiles.
Selon moi, il est essentiel de préserver sa subjectivité jusqu’à la concrétisation complète de l’œuvre. Seuls les avis reçus une fois le projet terminé peuvent être utiles, constructifs, et véritablement enrichissants.
En Résumé : Cultiver son Inspiration Quotidienne
En somme, l’inspiration quotidienne est un équilibre subtil, personnel et fluide. Pour moi, elle passe par une maîtrise de mon environnement, une création orientée vers une personne précise, des contraintes structurantes, et une vision protégée de toute influence extérieure durant la création.
En suivant ces principes, chacun peut apprivoiser l’énergie créative et profiter d’une inspiration quotidienne durable et authentique.
Le blocage créatif, aussi appelé « art block », n’est ni de la fatigue physique ni de la procrastination. Il se manifeste quand, malgré le temps disponible et l’énergie, on est incapable de créer. On se sent « perdu », incapable de tracer un seul trait.
À la différence :
La fatigue demande du repos.
La procrastination consiste à éviter consciemment de dessiner en se trouvant de bonnes excuses.
Le blocage, lui, est une panne sèche d’inspiration.
Quelles sont les causes d’un blocage créatif ?
Un blocage peut naître de nombreux facteurs, notamment :
Le perfectionnisme : vouloir faire parfait dès le premier trait paralyse.
La peur du jugement : anticiper des critiques pousse à ne pas commencer.
Le stress et la pression : se focaliser sur le résultat au lieu du plaisir de créer.
La perte de confiance : après des critiques, on doute de soi.
Un environnement peu stimulant : solitude ou ennui nuisent à l’inspiration.
Un environnement trop distrayant : trop de bruit ou d’agitation empêchent de se concentrer.
Le manque de méthode : sans organisation, on ne trouve pas le bon état d’esprit pour dessiner.
Quelles en sont les conséquences ?
Les blocages peuvent être :
Ponctuels (quelques jours ou semaines)
Saisonniers (dépendant de l’humeur ou du contexte)
Durables, s’ils ne sont pas traités à temps
Ne pas dessiner pendant plusieurs jours peut :
Faire perdre l’habitude
Provoquer démotivation et tristesse
Nourrir le doute et l’auto-dévalorisation
Comment s’en sortir ?
Voici plusieurs stratégies efficaces :
1. Changer de cadre
Passez du numérique au papier, changez de lieu (café, extérieur…).
2. Dessiner sans objectif
Oubliez la qualité. Laissez-vous aller au plaisir de dessiner n’importe quoi.
3. Dessin libre et automatique
Dessinez des objets simples, sans enjeu (main, tasse, portrait rapide…).
4. Pause active
Lire, écouter de la musique, voir un film… nourrissez votre esprit sans culpabiliser.
5. La méthode des 5 minutes
Forcez-vous à dessiner 5 minutes, même si le résultat est sans importance. Cela relance souvent l’élan.
6. S’inspirer d’autres artistes
Regardez des BD, livres d’art, écoutez des interviews d’artistes… sur des supports physiques si possible.
7. Utiliser le blocage comme sujet
Parlez de ce que vous ressentez dans votre dessin. Cela peut devenir une source de création.
Maintenir l’élan après un blocage
Une fois relancé :
Ne laissez pas passer plus de deux jours sans dessiner.
Restez discipliné, mais mettez toujours le plaisir de créer en priorité.
Si une formation ou un cours vous bloque, autorisez-vous à vous recentrer sur ce que vous aimez.
L’objectif à long terme est de pouvoir entrer dans l’ »état du dessinateur » presque sur commande.
En conclusion
Un blocage créatif est souvent causé par trop d’attentes et de pression. Pour progresser, il faut remettre le plaisir du dessin au cœur de la pratique.
Rejoignez une communauté de dessinateurs, que ce soit en présentiel ou en ligne. Entourez-vous de personnes bienveillantes, qui vous aideront à garder l’envie et la motivation.
Pour progresser au delà de l’accès à l’information
Si vous êtes intéressé par mes cours de dessin en présentiel en Provence, je suis à Gréoux-les-Bains et je propose des ateliers (aquarelle, portrait, bientôt modèle vivant). Parcourez le site pour en savoir plus.
Vous pouvez me contacter via mon mon formulaire de contact ICI et je pourrai vous donner des retours sur vos dessins par mail.
Nous avons la chance d’avoir accès à de nombreuses chaînes YouTube dédiées à l’art. Cependant, dans ce florilège de contenus, il y a à boire et à manger.
Je pense qu’une grande partie des ressources nécessaires pour progresser en dessin est désormais accessible en ligne. Pour ceux qui parviennent à se motiver seuls et qui sont suffisamment entourés pour recevoir des retours de qualité sur leur travail, il est tout à fait possible d’apprendre et de progresser en regardant des vidéos.
Dans cet article (que je mettrai régulièrement à jour), je vous propose de trier le bon grain de l’ivraie et de ne vous recommander que des chaînes YouTube artistiques de qualité.
Il ne s’agit pas nécessairement de chaînes exclusivement consacrées à l’apprentissage du dessin, mais chacune vous apportera quelque chose : motivation, techniques, culture visuelle ou astuces pertinentes.
N’hésitez pas à participer en commentaire en proposant vos chaînes préférées ; j’ajouterai les pépites au fur et à mesure.
J’ai à cœur de maintenir une sélection restreinte, car il est important de ne pas se perdre dans une consommation excessive de contenu pendant l’apprentissage du dessin.
N’oubliez pas que, quelle que soit la qualité des ressources théoriques, il est essentiel d’obtenir des retours sur votre travail, que ce soit en intégrant une communauté où vous bénéficierez d’avis professionnels, ou en prenant des cours (comme ceux que je donne à Gréoux-les-Bains).
Proko : la chaine YouTube culte pour apprendre la technique du dessin
La chaîne YouTube Proko, animée par Stan Prokopenko (il fait intervenir d’autres artistes de renom pour aborder des sujets spécifiques), propose des tutoriels de dessin et de peinture axés sur les fondamentaux artistiques tels que le dessin de la figure humaine, l’anatomie, le portrait, la perspective et le dessin gestuel.
Les vidéos sont à la fois pédagogiques et ludiques, et elles s’adressent aux artistes de tous niveaux qui souhaitent véritablement progresser sur des bases techniques et théoriques.
C’est une chaine en anglais, mais vous pouvez activer des sous-titre français sur beaucoup de vidéos.
Sketchbook Skool : se motiver et expérimenter à tout âge !
La chaîne YouTube Sketchbook Skool, fondée par Danny Gregory, propose des contenus éducatifs et inspirants axés sur le dessin, l’aquarelle, le croquis urbain et le journal illustré.
Elle s’adresse aux artistes de tous niveaux, en particulier à ceux qui souhaitent intégrer le dessin dans leur quotidien comme moyen d’expression personnelle et de développement créatif, sans nécessairement avoir d’ambition professionnelle.
Les discussions sur la créativité de Danny Gregory sont les vidéos que j’aime le plus. Il y parle de son expérience à cœur ouvert. C’est ce qui m’a inspiré pour créer mon podcast « Timothée Dessine »
C’est une chaîne en anglais, mais certaines vidéos sont directement doublées en français.
Un exemple des vidéos que j’aime particulièrement de Danny Gregory.
Pete Beard : L’historien de l’illustration !
La chaîne YouTube Pete Beardpropose une série de documentaires illustrés consacrés à l’histoire de l’illustration. Elle met en lumière des illustrateurs souvent méconnus ou oubliés.
Chaque épisode, d’une durée de 10 à 20 minutes, est soigneusement écrit par Pete Beard lui-même. Je regrette que le ton soit souvent assez monocorde, mais c’est le seul reproche que je ferais à cette chaîne.
La chaîne s’adresse aux illustrateurs, aux historiens de l’art, aux enseignants et à toute personne passionnée par l’illustration.
C’est en anglais, mais des sous-titres français sont souvent disponibles.
Le premier épisode de la série « Unsung Heroes of Illustration »
Marc Laisse Art-Venture : Apprendre le dessin académique en français
Une chaine française !
Je tiens particulièrement à vous faire découvrir la chaine YouTube de Marc Laisse ! Lorsque je me replonge dans la techniques, il n’est pas rare que je me tourne vers ses vidéos qui sont de véritables aides mémoires sur les techniques classiques du dessin (comme j’ai pu les étudier dans ma formations artistique à l’école Pivaut de Nantes) et qui pourrait être des mines d’informations pour les dessinateurs amateurs qui n’ont pas eu la chance de faire des études.
Un exemple de vidéo bien technique comme on aime !
Yoann Bomal : Le dessin et l’animation avec du fun et beaucoup de maîtrise !
Encore une fois, c’est une chaîne en français et je suis ravi de vous en parler !
La chaîne YouTube Yoann Bomal – Apprendre le dessin est animée par Yoann Bomal, un animateur formé à l’école des Gobelins et ayant collaboré avec des studios tels qu’Aardman, Pixar et Illumination.
Hormis les astuces et tutos de dessin de Yoann, qui sont excellents, la véritable valeur ajoutée de son travail, c’est qu’il est une véritable encyclopédie de l’animation ! Impossible de trouver des sujets plus documentés sur le net. Le travail de recherche est absolument gigantesque.
Yoann Bomal n’est pas seulement animateur, il est également réalisateur. Certaines de ses vidéos sont de véritables films documentaires qui auraient tout à fait leur place sur Netflix (d’ailleurs, pourquoi ne pas leur proposer tes films, Yoann ? C’est une question que je me suis toujours posée).
Je suis content de vous présenter le premier épisode « trouver des concepts originaux » de mon nouveau podcast sur le dessin « Timothée Dessine ».
Avant toutes choses, je tiens à vous prévenir, ce podcast deviendra bien plus intéressant au bout d’un an !
Le concept est particulier : j’aborderais dans chaque épisode des thématiques lié au dessin et à la créativité pendant 1 an !
L’année suivante, je réabonnerais exactement les mêmes sujets ! L’idée est donc de suivre mon cheminement par rapport à ses questionnements de dessinateur et de comparer vos avis aux miens.
Les épisodes seront totalement improvisé ce qui implique qu’ils seront à la fois faux, incohérent et toujours imprécis mais surtout parfaitement humain !
EPISODE 1 : Trouver des concepts originaux
Vous pouvez écouter mon podcast sur Spotify, vous y abonner et me donner 5 étoiles pour m’encourager !
L’idée de ce podcast est d’aborder des thèmes généraux sur le dessin et la créativité, comme une sorte de journal de bord pour moi, et pour vous aider à vous situer par rapport à mes réflexions.
Dans cet épisode, j’aborde la question de savoir d’où viennent les concepts les plus originaux. J’enregistre sans préparation, pour que mes réflexions soient brutes et personnelles, disant ce que je pense à cœur ouvert.
Ne pas chercher des concepts compliqués
Ce que j’ai remarqué, surtout en tant que dessinateur recevant beaucoup de propositions de projets, notamment de scénarios de bande dessinée d’amateurs, c’est qu’ils sont presque toujours basés sur des univers et des systèmes très élaborés. Tout est compliqué, avec des races, des spécificités, des handicaps, comme si on réglait des jauges en attendant que l’histoire en découle. Mais le problème, c’est qu’en les lisant, il n’y a pas d’accroche, il ne se passe rien d’émotionnel.
J’ai l’impression que beaucoup de créatifs vivent à l’intérieur d’eux-mêmes, inspirés seulement par les fictions qu’ils ont adorées (comme Le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter), et leur volonté première est de faire quelque chose d’original, avant d’avoir un véritable besoin d’exprimer quelque chose de sensible.
L’importance de la sincérité dans ses propositions
Selon moi, le véritable problème est de trouver des thèmes qui résonnent avec soi-même pour toucher les gens. Traiter de sujets qui ne vous touchent pas intrinsèquement, comme des systèmes d’univers, me laisse dubitatif. Tolkien est pour moi une exception, un cas particulier qui vivait en étudiant la mythologie, et il a créé des relations entre les personnages. On ne peut pas tous fonctionner comme lui et atteindre un large public.
Je pense que pour parler à un large public, il faut parvenir à exprimer au plus précis ce qu’on a au fond de soi de sensible et de très particulier. Ça peut sembler contre-productif, comme une « private joke », mais quand on arrive à l’exprimer finement, c’est là qu’on exprime des choses intéressantes. Beaucoup de ces concepts sensibles s’établissent pendant l’enfance. Pour parler de moi, c’est enfant que j’ai construit mes relations les plus sensibles avec les personnages, et que j’ai découvert ceux qui me touchent encore aujourd’hui. Les souvenirs marquants, sensibles, sur la justice ou l’injustice, sont profondément ancrés et n’étaient pas encore altérés par les cadres et les convenances de l’âge adulte.
La cohérence n’est pas une finalité
Quand on est adulte, on se fixe beaucoup de règles et de cadres, on analyse tout logiquement, notamment par peur de l’incohérence. On pense que la valeur fondamentale d’une œuvre réside dans sa cohérence. Mais la nature de la vie n’est pas forcément logique et cohérente d’une façon qui permette de tout prédire par cause à effet. L’imprévu, l’incohérence, nous paraissent plus naturels. La cohérence forcée nous écarte de l’émotion d’un récit. Je pense qu’il faut savoir écrire au plus près de ce qu’on a en nous et ne pas s’inquiéter de la technique et de la cohérence dans un premier temps.
Comme le dit Jodorowsky, « Le philosophe cherche le pont quand le poète traverse à la nage ». L’artiste est le poète, il traverse à la nage, il prend des risques, et c’est un parcours initiatique qui le transforme. Chercher le pont (la logique, la cohérence) ne transforme pas.
Dessinez avant d’avoir des certitudes !
Une fois qu’on a des idées, même vagues, il faut commencer le plus vite possible à dessiner (ou écrire). Les idées se définissent et on trouve de nouveaux chemins en dessinant, plus qu’en réfléchissant simplement. C’est là qu’on a un avantage durable sur les artistes qui utiliseraient l’IA pour créer. Les dessinateurs apprennent à réfléchir plus loin en dessinant. Pour trouver les meilleures idées, il faut itérer et produire énormément de « déchets », et le rôle de l’artiste est de faire un travail de curation de ces idées. Un photographe fait le même travail de choix que le dessinateur. C’est la capacité à faire des choix qui définit une carrière.
Savoir faire des choix = faire de l’art
Atteindre un niveau technique est possible. Ça demande du temps, de bonnes informations et du feedback qualifié. C’est possible pour tous. Par contre, devenir un grand artiste est très difficile car il faut gérer sa carrière, c’est-à-dire faire des choix, et cela commence par être complètement soi-même. Il faut s’assumer, assumer son discours. On ne peut pas être un bon artiste si on a peur de montrer son travail parce que sa mère aurait honte. C’est difficile de s’assumer. J’ai l’impression que c’est peut-être un peu plus facile pour les jeunes aujourd’hui, car les styles étaient plus marqués dans le passé. On s’interdisait d’aimer certaines choses si ça ne correspondait pas à notre groupe ou notre identité perçue socialement. C’est ridicule.
Si on veut être un artiste, il faut apprendre à aimer des choses qui ne sont pas dans notre univers habituel, ou du moins leur laisser des chances. Comme Lemmy, le bassiste de Motörhead, qui disait écouter absolument de tout, car il est un artiste. Il faut chercher à être le plus authentique possible.
La technique pour développer ses concepts
Le rôle de l’apprentissage et de la technique est certain, car il y a des idées qu’on ne peut pas avoir sans un certain niveau technique. J’ai vu quelqu’un très créatif, mais littéraire, faire un storyboard avec uniquement des personnages de face car il était limité techniquement. Ça limitait la mise en scène et les idées. La technique permet de varier les angles, l’expressivité, l’émotion des personnages, et ainsi d’aller plus loin pour créer des concepts originaux.
Personnellement, je n’aime pas les images de concept art très répandues, comme celles de Ubisoft, où un petit personnage sert juste à montrer l’échelle d’un décor immense où il ne se passe rien. Ce ne sont pas des images narratives. Je préfère les images où un personnage exprime une situation forte par son attitude, ou mieux, quand il y a interaction avec son environnement ou d’autres personnages. Créer cette interaction demande un niveau technique plus élevé.
Trouvez des concepts originaux avec un niveau de dessinateur débutant
Pour les débutants, si vous voulez chercher des concepts originaux, vous pouvez au départ dessiner de façon très lâchée, exprimer des situations avec des formes simples (patatoïdes, bonhommes bâtons) sans vous soucier de la technique. Ensuite, trouvez les moyens (ressources, profs, etc.) pour exprimer finement ce que vous avez défini. Évidemment, gagner en niveau technique permet d’aller beaucoup plus loin dans la recherche d’idées, d’exprimer la finesse, les nuances. Comprendre l’anatomie ou la gravité, par exemple, permet de montrer la tension ou le relâchement d’un corps. La technique amène aussi à se poser des questions sensibles. C’est un parcours initiatique, l’apprentissage des fondamentaux mène à dénicher des idées plus personnelles et sensibles.
Pour progresser au delà de l’accès à l’information
Si vous êtes intéressé par mes cours de dessin en présentiel en Provence, je suis à Gréoux-les-Bains et je propose des ateliers (aquarelle, portrait, bientôt modèle vivant). Parcourez le site pour en savoir plus.
Vous pouvez me contacter via mon mon formulaire de contact ICI et je pourrai vous donner des retours sur vos dessins par mail.