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  • Comment apprendre le dessin aux enfants ?

    Dans cette vidéo, j’explique les grands principes qui vous permettront d’apprendre le dessin aux enfants. Vous pourrez commencer à créer des petits ateliers ludiques et pédagogiques rapidement.

    Vous souhaitez être d’avantage accompagné et proposer les meilleurs ateliers possibles pour un enfant ou un groupe d’enfants ?

    J’ai pour projet de créer une solution qui serait à la fois simple à mettre en place en plus d’être très bénéfique pour les enfants.

    Que vous dessiniez ou non, que vous soyez parents, animateurs ou éducateurs, j’ai besoin de vos retours pour que je vous propose ce que je peux faire de mieux pour vous.

    Dans la vidéo, je réalise plusieurs démonstrations au tableau, cependant, si vous souhaitez consulter rapidement les conseils, voici le script de la vidéo que je vous partage ci-dessous

    Quels défis faut-il surmonter pour aider un enfant à apprendre à dessiner ?

    D’expérience, en discutant avec les parents de mes élèves, vous êtes nombreux à vous retrouver dans ce type de situation :

    • Vous êtes mal à l’aise avec le dessin et que vous redoutez le moment où votre enfant vous demande de dessiner un sujet que vous êtes incapable de dessiner.
    • Vous dessinez déjà et vous cherchez à donner des conseils à vos enfants mais ils ne les comprennent pas ou ils les appliquent mal et cela vous frustre.
    • Vous aimeriez créer des moments de complicité autour d’activités créatives mais vous manquez d’idées ou de matériel.
    • Vous n’êtes pas intéressé par le dessin vous-même et vous voyez cette activité comme une contrainte et vous culpabilisez de ne pas pouvoir accompagner votre enfant dans sa passion.
    • Vous êtes certain que le dessin est uniquement un don. Vous êtes convaincu que votre enfant l’a, mais pas vous.

    Faut-il bien dessiner pour apprendre le dessin aux enfants ?

    Apprendre le dessin est quelque chose de compliqué et de très chronophage dès lors qu’on se professionnalise par exemple. Il y a de nombreuses théories à apprendre (la perspective, l’anatomie, les règles de composition pour ne citer que quelques exemples).

    Ce bagage technique je l’ai appris en théorie lors de mes études de dessin et j’ai appris à l’appliquer dans mon travail d’illustrateur durant les 15 années suivantes.

    Si vous pensez que c’est ce type d’implication et de technicité qu’il faut avoir pour apprendre le dessin à votre enfant, la réponse est clairement « non ».

    Cependant, c’est important d’avoir un niveau de dessin supérieur à celui d’un enfant. Ce niveau, vous l’avez très certainement déjà, mais vous manquez d’outils pour le révéler.

    L’avantage des adultes pour dessiner mieux que la plupart des enfants

    Avant d’apprendre à courir, nous passons par une étape où nous sommes à quatre pattes. Lors de nos premiers pas, nous manquons d’équilibre et c’est après avoir résolu le fait de nous mettre debout puis de marcher qu’on peut commencer à courir.

    Savoir courir est une notion différente qu’on soit un enfant ou un athlète.

    Avant d’apprendre à bien parler, il faut apprendre à émettre les bons sons et ensuite il faut accumuler du vocabulaire et apprendre à structurer des phrases.

    Savoir bien parler est une notion différente si on est un enfant et si on est maître conférencier.

    Vous pensez probablement que savoir dessiner, c’est la capacité à dessiner tout un tas de sujets par la seule force de votre imagination. Et ça peut tout à fait être le cas dès lors qu’on a un excellent niveau de dessinateur. Mais cela est très éloigné des premiers stades de l’apprentissage du dessin.

    En fait, vous avez déjà résolu le problème principal qu’ont les enfants : vous avez une très grande dextérité. Encore une fois, ne vous comparez pas à ceux qui sont bien plus habiles que vous. Comparez-vous à un enfant ! (haha c’est drôle de l’écrire comme ça.)

    Vous pouvez le constater par votre capacité à écrire à main levée par exemple. Peut-être avez-vous une écriture manuelle courante catastrophique. Mais, je sais que si vous vous appliquez, vous êtes en mesure de dessiner de jolies boucles et de maintenir les formes d’une lettre à l’autre.

    Vous pourriez vous dire « Un enfant aussi, en s’appliquant, peut le faire ». Mais ce n’est pas le cas. La réalité, c’est qu’il est en incapacité physique de le faire puisqu’il n’a pas pu développer les muscles profonds qui rendent cette précision possible.

    Les enfants sont extrêmement motivés par le dessin !

    Vous savez à quel point il est difficile à un enfant de tenir son crayon correctement pour tracer du mieux qu’il le peut des traits maladroits.

    Je n’ai pas de mal à vous démontrer à quel point ils sont motivés par le dessin. D’autant que vous les voyez probablement gribouiller quotidiennement.

    C’est un peu comme s’ils s’amusaient en essayant de pédaler avec un bâton dans les roues de leur vélo avant de devenir assez forts pour le casser et commencer à rouler.

    Je pense qu’il faut à tout prix tirer parti de cette volonté et de cette énergie. C’est en encourageant les enfants pendant cette phase que cela augmentera leur détermination à accomplir des projets par la suite.

    Ainsi, soyez toujours positif, ne remettez jamais en question la capacité de l’enfant à devenir un bon dessinateur. Et dans ses premières phases de dessin, soyez volontairement très enthousiaste.

    L’attitude de certains parents qui me déprime le plus (et qu’on retrouve malheureusement bien trop souvent) est de se moquer des dessins de l’enfant en disant toujours la même chose (et c’est invariable) « Je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste ». La réalité étant évidemment que ces parents sont pessimistes et que c’est cela qui conditionne leurs enfants à échouer ou à abandonner.

    La bonne attitude à adopter lorsqu’on apprend le dessin à un enfant

    Encore cet été, j’ai assisté à un cas durant un atelier de dessin manga où tout se passait extrêmement bien jusqu’à ce qu’on commence à préciser les formes et comme c’est souvent le cas à ce moment-là, une succession de petits traits mal placés rend le visage d’un personnage particulièrement disgracieux.

    L’enfant qui faisait ce portrait était accompagné de sa grand-mère qui a tout de suite pointé du doigt ce défaut. Cela a eu un effet très pénible et la petite fille s’est mise à pleurer et à refuser de poursuivre parce qu’elle s’est sentie en incapacité de corriger. 

    À la suite de cet incident et pour garder une bonne dynamique, j’ai dû m’adapter et proposer un exercice bien plus simplifié afin qu’elle puisse reprendre confiance. Le stage a repris sur de très bons hospices mais j’étais frustré de ne pas avoir pu lui prouver d’avantage qu’elle serait capable de faire des dessins plus complexes.

    Pour expliquer l’attitude que j’essais d’avoir lorsque je donne des cours aux enfants, je vais m’appuyer sur cet exemple et vous expliquer ce que j’aurais fait à la place de la grand-mère.

    Dans un premier temps, je remarque tous les points positifs, par exemple : une forme générale bien observée, le fait que l’enfant est très concentré sur son dessin ou bien qu’il a l’air de s’amuser ou bien une progression, par exemple, sur la qualité de sa ligne (il appuie moins fort) etc. En bref, tout ce que vous remarquez même si cela vous semble assez simple à dessiner.

    Ensuite, je fais remarquer la différence entre le visage du modèle ou bien de l’intention de départ avec le résultat mais sans le décrire comme une erreur. « C’est chouette d’avoir rajouté de la personnalité à ton personnage, il donne l’impression d’être en colère c’est marrant, on pourrait inventer une super histoire avec ce personnage. »

    Ensuite je ferais une démonstration en utilisant cette astuce de l’histoire et en expliquant comment il peut commencer avec l’expression de base « heureux » pour passer à une autre expression par la suite.

    C’est un prétexte détourné pour montrer comment il est possible d’obtenir le bon résultat.

    Si vous n’avez pas d’imagination pour créer des histoires, appuyez-vous sur la logique des « mêmes » en sous-titrant 2 images clés, par exemple :

    « Avant de manger le gâteau de Mamie » / « Après avoir mangé le gâteau de Mamie ».

    Comment résoudre le problème principal de dessin des enfants ?

    Les enfants ne sont pas habiles de leurs mains. Ils ne peuvent pas l’être parce qu’ils n’ont pas pu développer leurs muscles de façon à avoir du contrôle sur leur trait.

    Mon objectif principal en tant que prof de dessin est de leur permettre de muscler leur main de manière à briser cette contrainte qui les handicapent beaucoup pour appliquer les différents conseils théoriques.

    La pire démarche est évidemment de demander d’essayer d’obtenir une qualité de ligne parfaite directement avec un exemple à l’appui.

    Cela sera très frustrant pour eux et il y a de bonnes chances d’altérer leur motivation avec ce type d’objectif.

    Ainsi, j’ai trouvé une formule qui fonctionne assez bien et que je répète au moins une fois par cours : « Lorsque vous dessinez, faites comme si vous participiez au concours de celui qui appuie le moins fort sur son crayon ».

    C’est un jeu qui intègre la notion d’entraînement avec lequel il est facile d’observer sa progression. Lorsque j’observe qu’il y a eu une évolution positive, je le fais remarquer, en revanche quand j’observe que les traits sont de nouveau trop appuyés je dis simplement « n’oublie pas que tu participes au concours de celui qui appuie le moins fort ».

    Savoir gérer la pression est l’aptitude qui permet de gagner le plus en habileté au départ de la pratique, je n’intègre aucune autre directive sur ce point avant que ce problème soit résolu.

    Préparez vos modèles à l’avance.

    Pour que l’activité se passe dans de bonnes conditions pour vous, à moins que vous ne soyez vous-même dessinateur et que vous puissiez dessiner très vite. La meilleure option est de dessiner vos modèles en avance ou de vous procurer des livres de qualité de dessin par étape.

    Pour ma part, je dessine mes modèles à la demande de mes élèves pendant le cours, mais j’ai assez pratiqué pour dessiner rapidement et surtout je suis imperméable aux critiques maintenant, ce qui n’est pas le cas de tous les adultes qui pourraient aussi se vexer des remarques des enfants.

    Comme l’enfant a l’intuition qu’il faut tracer directement les contours, les logiques techniques de dessin vont lui paraître comme des erreurs ou des efforts inutiles, ainsi plus les résultats sont visibles rapidement, moins on altère l’attention de l’enfant et plus il est facile de le convaincre.

    Lorsque vous commencez par dessiner une tête de chien, en utilisant un premier rectangle pour le construire. Dès les premières secondes, l’enfant va dire « ce n’est pas du tout comme ça qu’on dessine un chien ». C’est frustrant hein ?

    C’est pour ça qu’au départ, pour faire comprendre la logique de construction, je vous propose plutôt de dessiner votre modèle en amont et de tracer par-dessus, dans différentes couleurs, les principales formes de construction.

    Vous pouvez aussi choisir des livres, mais choisissez-les bien, ceux que je recommande sont ceux de Philippe Legendre. L’auteur a fait le choix de conserver les formes de base bien visibles dans le dessin définitif. 

    Il faut éviter les livres dans lesquels les formes de base disparaîtront totalement dans le rendu finalisé ce qui donnerait aux enfants l’impression une fois de plus que la construction est une perte de temps par rapport à la copie de la ligne.

    Pourquoi construire les dessins avec des formes simplifiées?

    Peut-être quand consultant les livres qui montrent comment dessiner aux enfants par étapes vous êtes-vous demandé pourquoi il fallait commencer par tracer des carrés, des cercles et des triangles ?

    C’est même possible que vous trouviez les résultats présentés particulièrement laids et que vous vous dites donc « si c’est pour aboutir à ce genre de croûte, ça n’a aucun intérêt ».

    En réalité, cette technique est un point de passage, mais c’est également la finalité d’un parcours de dessinateur. La synthétisation en forme simplifiée est l’exercice de base qui nourrit votre intuition à composer des images de façon harmonieuse par la suite.

    Mais la composition est un concept qui n’intéresse en rien les enfants et peut être vous-même si vous ne souhaitez pas devenir dessinateur. Alors pour présenter l’intérêt de construire des dessins avec des formes géométriques, j’utilise l’exemple de la mise en mouvement.

    En déplaçant les formes de construction de base d’un modèle pour l’adapter à une action, il est facile de conserver l’apparence du modèle d’une image à l’autre.

    Lorsqu’on compose son sujet avec des formes géométriques, le choix de formes de base est relativement contraint et il est facile de s’en souvenir.

    En revanche, l’agencement particulier de ses différents blocs va moduler la qualité de la ligne de contour. Si bien que la ligne de contour sera bien plus singulière et complexe non seulement à observer mais aussi à modifier dès lors qu’on cherche à interpréter une scène.

    Comment créer des modèles pour les enfants ?

    Bien que vous utilisiez une méthode de construction par étape, il est toujours possible d’appliquer deux méthodes pour obtenir un résultat abouti.

    Soit vous utilisez la méthode classique de dessin :

    Vous commencez par le crayonné, puis un encrage des contours avant de colorier le dessin.

    Ou alors, vous pouvez utiliser la méthode par « masses ».

    Vous commencez par colorier les formes principales, puis vous encrez directement le dessin définitif.

    Vous pouvez mixer les deux approches, il y a évidemment beaucoup d’autres activités que vous pourrez expérimenter lors d’activités manuelles avec des tampons, de techniques de grattage ou bien des superpositions par exemple, mais les principes de base sont contenus dans ces deux méthodes très simple.

    Dessinez des sujets qui plaisent aux enfants.

    Utiliser comme exemple les personnages préférés des enfants. 

    En général, ils sont déjà relativement simple à dessiner. Mon intuition, c’est que les enfants sont attirés par les dessins qu’ils sont en mesure de reproduire, c’est ce qui explique le mieux, à mon sens, la popularité des personnages dans un style vraiment naïf. 

    Intéressez-vous à ce qui leur plaît. Par exemple, depuis que je donne des cours, les personnages les plus appréciés sont :

    Mortel Adele, les personnages de Minecraft, les personnages de Among Us ou bien les Pokémon, par exemple.

    Lorsque les dessins sont plus compliqués, il faut les simplifier en tâchant de conserver les détails importants pour les enfants.

    Si je dois dessiner Chase de la Pat’ Patrouille par exemple, il faut que la casquette et la médaille soient particulièrement visibles, quitte à exagérer un petit peu leur importance.

    J’ai un petit élève qui est fan du Grinch et qui est tout particulièrement fasciné par ses chaussures. Parfois on est surpris de ce qui capte l’attention des enfants, c’est drôle.

    Ouvrez la discussion et après connaître les goûts des enfants dans le détail pour proposer les sujets les plus adaptés.

    Expliquer les proportions aux enfants

    Savoir dessiner les proportions en dessin, ce n’est pas uniquement connaître les dimensions des différentes parties du corps humain.

    Il y a des proportions dans tous les sujets, aussi bien les décors, les architectures que les animaux et les humains et dans tous les styles différents de dessin.

    Savoir dessiner les proportions, c’est savoir dessiner les éléments d’un ensemble aux bonnes dimensions de façon à conserver leurs cohérences.

    Pour l’expliquer aux enfants j’utilise un exemple, que j’ai imaginé, de l’ours et de la souris.

    Je commence par dessiner un ours en utilisant des formes très simplifiées.

    Ensuite, j’utilise les mêmes formes en modifiant leurs proportions pour en faire un dessin de souris.

    Cet exemple leur permet de comprendre que, non seulement la forme est importante, mais aussi ça taille par rapport aux autres formes. Ce qui est très loin d’être évident pour les plus jeunes enfants.

    Expliquer les contrastes aux enfants

    Lorsqu’on parle de contraste, la plupart des gens imaginent de prime abord qu’on parle de valeur (un élément sombre à côté d’un élément clair). 

    En réalité, les contrastes sont présents dans tous les aspects qui peuvent souffrir de la comparaison.

    Par exemple, en cuisine, un aliment froid et un chaud ou en musique, un rythme soutenu ou une plage de silence.

    En matière de dessin, TOUT est affaire de contraste, un coin anguleux ou bien arrondi, un objet grand ou petit, une couleur vive ou grise, un objet lisse ou craquelé, etc.

    Mais il n’est possible d’observer le contraste qu’à partir du moment où il est exposé, révélé par quelque chose d’opposé. 

    Pour expliquer le contraste aux enfants et parfois aux adultes, j’aime bien utiliser un exercice que j’ai imaginé : je leur demande de dessiner la plus grosse fourmi de la planète.

    La plupart du temps, les enfants dessinent une fourmi qui va de bord à bord de leur feuille blanche.

    Quand tout le monde a terminé, je leur explique que je vais dessiner une fourmi encore plus grande mais dans une feuille plus petite. Les enfants disent tous « c’est impossible !! ». Alors je commence à dessiner la planète Terre puis je dessine la fourmi dessus.

    C’est un super exercice parce qu’on comprend directement qu’un sujet n’existe qu’en interaction avec un environnement mais également qu’on ne peut pas définir précisément un sujet isolé du reste du monde.

    Faut-il forcer les enfants à terminer tous leurs dessins ?

    C’est la notion que j’ai le plus de mal à expliquer aux parents qui sont frustrés que leurs enfants passent d’un dessin à un autre parfois sans terminer le précédent.

    En réalité, la meilleure façon de progresser en dessin comme dans presque tous les domaines j’imagine, ce n’est pas de dessiner une petite quantité de dessins jolis mais plutôt d’accumuler une grande quantité d’erreurs différentes rapidement.

    C’est le fait d’avoir été confronté à des problèmes précis et d’accumuler les tests pour les résoudre qui va permettre aux enfants de dessiner de mieux en mieux.

    Bien sûr, dans un second temps, il est bon de terminer certains dessins et pour motiver les enfants à aboutir, le mieux est d’intégrer ces dessins dans un projet.

    Par exemple, une illustration d’histoire, un poster pour leur chambre, la décoration d’un classeur ou d’un cahier, une petite page de bd etc.

    Mais rassurez-vous, si les enfants ne terminent pas absolument tous leurs dessins, ce n’est vraiment pas grave, c’est même très souvent une bonne chose.

    Quels sont les principes théoriques de dessins à apprendre aux enfants ?

    Si vous avez bien suivi mes précédents conseils, il n’y a pas d’autres principes théoriques à apprendre aux enfants mais cela ne veut pas dire que vous êtes obligé de faire toujours les mêmes choses.

    À partir de ses notions élémentaires, il est possible de concevoir de très nombreux exercices ludiques qui vous permettent d’expliquer encore et toujours les mêmes concepts avec un angle différent.

    N’oubliez pas que le principal problème à résoudre pour l’enfant est de l’ordre de la motricité et que c’est pour lui un véritable challenge.

    En dehors d’exercices et d’activités contraintes, n’oubliez pas de laisser du temps à l’enfant pour expérimenter le dessin d’imagination, ce qui lui donne une vraie respiration.

    Les enfants ont souvent des obsessions, par exemple les dinosaures, les Pokémon, les chats, et il se peut qu’ils redessinent sans cesse les mêmes sujets lorsqu’ils dessinent d’imagination. C’est une bonne chose, il n’y a aucun mal à ça.

    Vous pourrez remarquer qu’en dehors des exercices et des activités, les principes de dessin que vous avez essayé d’apprendre à l’enfant ne seront peut-être pas réutilisés dans leurs dessins d’imagination ou même s’ils refont les exercices par eux-mêmes. C’est normal, cela prend du temps aux enfants de comprendre comment ils peuvent tirer parti de ces exercices.

    La progression n’est pas linéaire, certains enfants auront des déclics avant les autres enfants mais même si un enfant stagne longtemps, s’il est bien accompagné et motivé, il pourra progresser quoi qu’il arrive.

    Aimeriez-vous être accompagné ?

    J’ai la vraie chance de donner des cours de dessin à des enfants et à des adultes depuis plusieurs années maintenant. 

    Mais, avec le format de cours en présentiel, je suis vite limité par le nombre d’élèves que je peux avoir en cours. Il y a aussi une limite géographique qui fait que je ne pourrai jamais, quoi qu’il arrive, donner des cours à tous les enfants.

    J’ai pensé qu’il faudrait peut-être faire des vidéos dédiées aux enfants pour leur apprendre le dessin avec des exercices ludiques et efficaces. Mais après la lecture de ce livre j’ai été convaincu qu’il serait bien plus néfaste pour eux de rester devant un écran même si c’est pour apprendre à dessiner plutôt que de jouer dehors sans dessiner.

    Comme j’ai une fille qui a 9 mois et que je me prépare (peut-être trop) à lui apprendre le dessin, je me dis que j’aurais probablement beaucoup de ressources intéressantes à partager pour les parents dans ma situation mais qui ne savent pas dessiner.

    Ainsi, j’ai pour objectif de proposer aux parents, éducateurs ou animateurs des solutions pour mettre en place des ateliers créatifs ludiques facilement réalisables et vraiment efficaces pour apprendre aux enfants à dessiner en étant accompagnés par un adulte.

    Mais mon gros problème, c’est que je ne sais vraiment pas quelle serait la formule qui pourrait convenir à la plupart des emplois du temps, des préférences ou des envies.

    Alors, si cet article vous a déjà donné des pistes pour apprendre le dessin aux enfants et que vous seriez intéressé pour poursuivre, j’ai créé un formulaire pour comprendre précisément le format qui s’adapterait le mieux à vous pour vous proposer la meilleure solution possible, celle qui sera la plus simple à mettre en place par les adultes et qui serait la plus bénéfique pour les enfants.

    Je vous remercie d’avoir lu cet article jusque-au bout, cela montre que vous êtes impliqué dans l’éducation des enfants et ça me fait très plaisir. N’hésitez donc pas à le partager ou à le « booster » d’une façon ou d’une autre pour faire connaître mon travail à d’autres personnes impliquées.

  • Comment dessiner vite : astuces pour gagner en efficacité

    Dessiner vite ne signifie pas simplement accélérer le geste. La véritable rapidité vient d’une méthode claire et d’un choix stratégique des étapes. Dans cet article, nous allons voir comment dessiner rapidement tout en conservant précision, lisibilité et impact visuel.


    1. Prioriser la construction et l’observation

    Pour dessiner vite, la première étape est de ralentir… mais au bon moment. Avant de tracer, prenez le temps d’observer et de construire.

    • Délimitez votre cadre : définissez les limites de votre sujet.
    • Analysez vos traits de construction : investissez un peu plus de temps au départ pour trouver les repères précis.
    • Structurez avant de détailler : une base solide permet de placer les détails plus vite et plus justement.

    Exemple : dessiner un château en perspective sans construction oblige à reproduire chaque créneau un par un. Avec une structure initiale, vous placez les créneaux de façon cohérente et rapide.


    2. Faire des choix et synthétiser l’information

    Gagner du temps, c’est aussi ne pas tout dessiner. Il faut savoir suggérer.

    • Indiquer plutôt que tracer : utilisez quelques lignes pour donner la direction des plans.
    • Exploiter les ombres : une ombre sous une voiture suffit à montrer la largeur des pneus et leur contact au sol, sans tout dessiner.
    • Mettre en valeur l’essentiel : accentuez les zones importantes par des contrastes ou des ombres, en laissant le reste plus léger.

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    3. Décomposer les informations complexes

    Face à une scène chargée (personnages en mouvement, objets multiples), il est impossible de tout reproduire d’un coup.

    • Commencez par le mouvement global : même approximatif, il donne l’énergie de la scène.
    • Ajoutez la silhouette : construisez la forme générale.
    • Choisissez un point focal : détaillez un seul élément important et suggérez le reste.

    4. Développer de bons automatismes

    Certains réflexes graphiques permettent de dessiner rapidement sans sacrifier la qualité.

    • Contraste des rythmes : alternez lignes rythmées et lignes calmes pour guider l’œil.
    • Drapés simplifiés : comprenez la logique des plis (sommet vers point d’accroche ou gravité) et réduisez leur nombre au strict nécessaire.

    5. Soigner la lisibilité

    Un dessin lisible est rapide à comprendre… et souvent plus rapide à réaliser.

    • Silhouette claire : un personnage bien détaché du fond se comprend immédiatement.
    • Contrastes simples : un sujet clair sur un fond sombre ressort instantanément.
    • Composition réfléchie : mettez en avant l’élément principal par sa place et ses valeurs.

    Je suis Timothée Rouxel, illustrateur et directeur artistique depuis 2011.

    Je donne des cours et je propose des stages et ateliers de dessin et de peinture entre Gréoux-les-Bains et Esparron-de-Verdon.


    Conclusion : dessiner vite, c’est dessiner malin

    Pour dessiner vite, il ne faut pas précipiter le geste mais optimiser chaque étape : observer, construire, simplifier, automatiser et clarifier.
    Cette méthode permet non seulement de gagner du temps, mais aussi d’obtenir des dessins plus percutants et agréables à lire.

  • « 6 exercices de dessin qui débloquent !

    Quand on stagne en dessin, il ne faut pas toujours plus de théorie. Parfois, ce sont des exercices simples et concrets qui permettent de débloquer une situation, de réveiller son regard et de retrouver de l’élan. Voici 6 exercices de dessin que j’utilise régulièrement en atelier, et qui ont fait leurs preuves pour progresser vite, avec plaisir, et retrouver l’envie de dessiner.

    La vidéo comprend de nombreuses démonstrations. Abonnez-vous à ma chaîne YouTube si ce type de contenu vous intéresse.

    Les idées développées dans cette vidéo

    1. Dessiner sans jamais lever le crayon

    Comment pratiquer : Posez votre crayon (ou mieux : un stylo Bic) sur la feuille… et ne le levez plus jusqu’à la fin de votre dessin. L’exercice peut être réalisé d’après modèle ou d’imagination. Le but est de capter l’ensemble du sujet avant d’entrer dans les détails, en affinant progressivement la silhouette.

    Pourquoi ça débloque :
    Cet exercice casse l’habitude de commencer par les détails. Il vous oblige à penser en termes de forme globale, à fluidifier vos gestes, et à rester concentré sur la cohérence des proportions. Il est excellent pour apprendre à voir le sujet dans son ensemble.


    2. Limiter le temps avec un timer

    Comment pratiquer : Lancez un minuteur et imposez-vous une durée courte : 2 minutes, 1 minute, voire 30 secondes. L’exercice peut être utilisé pour dessiner un modèle vivant, un objet, ou un personnage inventé.

    Pourquoi ça débloque :
    Vous apprenez à aller à l’essentiel. En un minimum de temps, vous devez capter la posturel’attitudeles grandes lignes. Cela améliore votre capacité à synthétiser une scène, à structurer une silhouette, et à dégager une intention forte avec peu de moyens.


    3. Contraindre un personnage à une forme géométrique

    Comment pratiquer : Commencez par tracer une forme simple (triangle, cercle, rectangle…). Puis, forcez-vous à faire entrer une posture humaine dans cette forme. Placez la tête, les bras, les jambes… tout doit tenir dans la contrainte.

    Pourquoi ça débloque :
    C’est une source intarissable d’idées originales. Les contraintes génèrent des postures surprenantes, expressives et narratives. Cet exercice stimule la créativité, développe le langage des formes, et vous apprend à composer avec des dynamiques visuelles fortes.


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    4. Dessiner les lumières sur un fond sombre

    Comment pratiquer : Commencez par une feuille noire ou très sombre. Utilisez un crayon blanc, du blanco ou tout autre médium clair, et dessinez uniquement les zones de lumière (sans traits de contour).

    Pourquoi ça débloque :
    On pense souvent au dessin comme un jeu de lignes. Ici, vous pensez en volume et en lumière. Cela renforce votre compréhension des formes dans l’espace, de la lumière naturelle, et vous aide à rendre vos dessins plus réalistes et expressifs.


    5. Générer des idées par association de mots

    Comment pratiquer : Préparez deux listes : l’une avec des noms (animaux, objets, personnages), l’autre avec des fonctions ou actions. Tirez au sort un mot de chaque et imaginez la scène. Exemple : Un éléphant qui joue au violon.

    Pourquoi ça débloque :
    Cet exercice développe votre imaginaire et votre sens de la narration. Il vous pousse à résoudre des problèmes visuels improbables avec logique et inventivité. Parfait pour trouver des idées d’illustrations ou d’histoires illustrées.


    6. Dessiner sans contours, uniquement par la masse

    Comment pratiquer : Oubliez les lignes. Commencez par une masse sombre, puis dessinez par ajout de valeurs plus claires ou plus sombres, sans tracer de contour. Travaillez par aplat, comme si vous sculptiez dans la lumière.

    Pourquoi ça débloque :
    Vous vous concentrez sur la composition et les formes pleines, et non sur le trait. Cela transforme complètement votre approche du dessin, vous pousse à penser en termes de silhouette, de contraste et d’organisation spatiale. Idéal pour développer une vision picturale.


    Pourquoi ces exercices fonctionnent ?

    Tous ces exercices ont un point commun : ils sollicitent une autre partie de votre cerveau. En vous sortant de vos automatismes, ils réveillent votre perception, affinent votre gestuelle et développent de nouvelles manières de penser vos images. Ce ne sont pas juste des routines techniques : ce sont des déclencheurs créatifs.


    En conclusion

    Si vous ressentez une stagnation dans votre progression en dessin, testez ces 6 exercices de dessin pendant une semaine. Pratiquez-les régulièrement, sans pression, en alternant entre dessin d’observation et imagination. Vous verrez que votre regard changera… et vos dessins aussi.

  • Podcast: Le dessin en perspective

    Regardez dès maintenant la version vidéo du podcast pour découvrir mes conseils et astuces pour débuter le dessin en perspective.


    Les idées développées dans ce podcast

    Dessin perspective : comprendre la profondeur pour mieux représenter l’espace

    Le dessin en perspective est l’une des clés fondamentales pour donner vie à vos images.
    Qu’il s’agisse d’un décor de bande dessinée, d’un personnage en situation ou d’une scène d’observation, la perspective structure l’espace, guide l’œil et rend votre dessin crédible.

    Pourtant, apprendre la perspective peut intimider. Points de fuite, lignes d’horizon, constructions géométriques complexes… tout cela semble parfois réservé aux architectes.

    Dans cet article, nous allons démystifier tout cela. Pas à pas, vous découvrirez les concepts essentiels pour comprendre et pratiquer le dessin en perspective, en commençant par les bases les plus simples jusqu’aux méthodes avancées.


    Commencer simplement : trois techniques sans géométrie

    Avant même d’utiliser des points de fuite ou une règle, vous pouvez créer une impression de profondeur avec des méthodes visuelles très efficaces.

    1. La superposition : votre premier outil spatial

    Lorsqu’un objet en masque partiellement un autre, notre cerveau comprend immédiatement que celui qui est caché est derrière. C’est la base du dessin en perspective sans aucun outil technique.

    Exemple : placez un carré plus petit devant un plus grand, en masquant partiellement ce dernier. L’œil interprète aussitôt la position relative dans l’espace.

    👉 Cette technique suffit à créer une composition par plans :

    • premier plan (un personnage),
    • deuxième plan (un mur derrière lui),
    • troisième plan (une pièce vue à travers une porte).

    2. Le raccourcissement de la taille : petit = lointain

    Un même objet, dessiné plus petit, paraît plus éloigné.

    Cela signifie que taille et hauteur dans la composition agissent ensemble pour créer la profondeur.

    3. L’organisation en plans

    En multipliant les couches d’objets (devant, derrière, au fond), vous pouvez structurer une image sans utiliser de perspective linéaire.


    La ligne d’horizon : un repère narratif fondamental

    Quand on parle de dessin perspective, la ligne d’horizon est souvent mentionnée. C’est un outil de construction, mais aussi un levier de narration.

    Qu’est-ce que la ligne d’horizon ?

    Elle traverse la composition horizontalement et correspond toujours à la hauteur des yeux de l’observateur.

    Si vous dessinez assis, elle est basse. Debout, elle monte. En contre-plongée ou plongée, elle se déplace selon la « caméra ».

    Dans certains cas (l’océan), elle est visible ; mais dans la majorité des scènes, elle reste mentale : elle sert à construire, pas à se montrer.

    Choisir sa hauteur = choisir son point de vue

    • Une ligne d’horizon haute place le spectateur au-dessus de la scène. On observe de haut, comme un géant. Cela donne une impression de domination, ou d’éloignement.
    • Une ligne d’horizon basse place le spectateur au ras du sol, comme un enfant ou un petit animal. Le sujet devient grand, puissant, imposant.

    👉 Ce choix influence fortement la perception émotionnelle de votre image.


    Les points de fuite : organiser les lignes dans l’espace

    Quand vous tracez des lignes parallèles dans la réalité, elles convergent visuellement vers un point de fuite sur la ligne d’horizon. Ces points servent à projeter les objets dans l’espace.

    1. Perspective à un point de fuite

    • Utilisée lorsque l’objet fait face à l’observateur.
    • Seules les lignes qui vont en profondeur convergent. Les lignes verticales et horizontales restent parallèles.
    • Elle permet de construire des scènes simples et frontales (couloir, rails, routes droites…).

    2. Perspective à deux points de fuite

    • Utilisée lorsque l’objet est vu de biais.
    • Deux ensembles de lignes convergent chacun vers un point distinct sur la ligne d’horizon.
    • Parfait pour dessiner un bâtiment de coin, ou faire tourner un objet dans l’espace.

    3. Perspective à trois points de fuite

    • Ajoute un point vertical de convergence.
    • Utilisée pour les vues extrêmes (contre-plongée sur un gratte-ciel, plongée sur une vallée).
    • Crée une impression de profondeur verticale.

    Focale, déformations et choix artistiques

    La distance entre les points de fuite influence l’effet produit :

    • Points rapprochés : déformations fortes, comme avec un grand-angle.
    • Points éloignés : vision plus naturelle, effet « téléobjectif ».

    Ces choix ne sont pas neutres : ils placent l’observateur dans l’espace et modifient la perception des formes.
    À vous de choisir votre focale selon ce que vous voulez faire ressentir dans l’image.


    Comprendre les raccourcis : dessiner ce qu’on voit, pas ce qu’on sait

    Un raccourci est une transformation visuelle d’un objet incliné.
    Plus un plan est incliné, plus il paraît écrasé dans le dessin.

    Exemple : une ellipse (bouche de vase, assiette, roue) vue de face est un cercle. Vue de biais, elle devient un ovale. Plus elle s’approche de la ligne d’horizon, plus elle est aplatit.


    Méthodes de travail : observer, expérimenter, simplifier

    Le dessin d’observation

    C’est la meilleure école.
    Observez les angles, les fuyantes, les raccourcis. Ne cherchez pas à tout tracer. Apprenez à évaluer à l’œil l’ouverture des lignes et la forme des ellipses.

    Commencer simple

    Inutile de démarrer par un château en ruine en perspective trois points.
    Travaillez sur des boîtes simple pour commencer.


    Ce qu’il faut retenir

    En dessin perspective, les notions clés sont :

    ✅ La superposition, pour construire des plans sans outils.
    ✅ La hauteur de la ligne d’horizon, qui détermine le point de vue.
    ✅ Les points de fuite, pour organiser l’espace.
    ✅ Les déformations, plus fortes quand on s’éloigne de la ligne d’horizon.
    ✅ Les raccourcis, qui traduisent l’inclinaison des objets.

    Plus vous combinez ces éléments, plus vos dessins gagnent en profondeur.

  • Podcast : Les meilleurs outils pour bien débuter le dessin

    Regardez dès maintenant le podcast en vidéo pour découvrir les outils indispensables pour débuter le dessin, ainsi que des démonstrations claires pour apprendre à les maîtriser rapidement.


    Les idées développées dans ce podcast

    Vous voulez apprendre le dessin, mais vous ne savez pas quels outils choisir ? Vous avez peut-être déjà pensé qu’il fallait investir dans du matériel coûteux pour progresser. En réalité, les meilleurs outils de dessin pour débuter sont souvent simples, abordables, et parfois déjà chez vous.

    Voici cinq outils de dessin indispensables pour bien commencer, accompagnés de conseils concrets pour les maîtriser.

    Outil 1 : Le crayon gris

    Votre premier compagnon de route Le crayon est l’outil de base du dessinateur. Commencez avec un HB ou un 2B, des mines ni trop sèches ni trop grasses. Taillées au cutter, elles offrent une meilleure visibilité sur votre feuille.

    Pourquoi c’est important :

    • Vous apprenez à tracer des lignes plus légères et plus contrôlées.
    • Vous développez la gestuelle du bras (poignet, coude, épaule) pour gagner en dynamisme.
    • Vous apprenez à distinguer traits de construction et traits définitifs.

    Conseil : Faites un concours avec vous-même pour dessiner les lignes les plus légères possibles. Cela vous évitera d’utiliser la gomme à outrance.

    Outil 2 : La gomme mie de pain

    Pour corriger sans effacer Contrairement à la gomme dure, elle permet d’estomper les traits sans les faire disparaître. Elle s’utilise comme un rouleau, après l’avoir malaxée.

    Pourquoi c’est utile :

    • Elle vous aide à rendre les traits de construction discrets sans nuire à la lisibilité du dessin.
    • Elle permet d’éviter le gommage agressif qui abîme le papier.

    Conseil : Utilisez-la uniquement si vos premiers traits sont restés très légers. Elle est inefficace si vous avez appuyé trop fort.

    Outil 3 : Le papier

    Un outil sous-estimé On croit souvent que le support est secondaire. Pourtant, le papier est un véritable outil de progression.

    Commencez avec :

    • Du papier imprimante A4 (80g minimum) pour pratiquer sans retenue.
    • Des carnets Zap Book pour dessiner partout à moindre coût.

    Pourquoi c’est important :

    • Plus vous dessinez, plus vous progressez. Du papier bon marché libère votre geste.
    • Le format impose une structure à votre dessin (horizontales, verticales, marges).
    • Vous développez un sens de la composition très tôt, en évitant les tangentes et en occupant l’espace intelligemment.

    Outil 4 : Le stylo quatre couleurs

    Un allié inattendu, Ce stylo (type Bic) est un outil de recherche très puissant, souvent sous-estimé.

    Pourquoi il est efficace :

    • Il permet de faire des esquisses à plusieurs étapes sur la même feuille (par couleur).
    • Il facilite la recherche graphique en superposant des variantes.
    • Il est peu encombrant, idéal pour dessiner sur le vif.

    Conseil : Utilisez le vert pour les premières lignes, le rouge pour corriger, le noir pour affirmer. C’est simple, rapide et très formateur.

    Outil 5 : Le Pentel Brush Pen

    Pour affiner le trait, Une fois les bases posées, passez à cet outil plus avancé. C’est un pinceau rechargeable à l’encre noire.

    Pourquoi il fait la différence :

    • Il permet de varier épaisseurs et intensités de trait (pleins et déliés).
    • Il incite à penser en masses, plutôt qu’en simples contours.
    • Il est très adapté au dessin en extérieur grâce à son autonomie.

    Conseil : Ce n’est pas un outil pour débuter, mais pour enrichir votre dessin une fois les fondations solides.

    En conclusion

    Commencez simple, progressez vite Les outils de dessin ne font pas le talent. Mais les bons choix, au bon moment, facilitent l’apprentissage. Commencez avec peu, mais utilisez-les à fond.

    En dessin, ce sont vos erreurs qui vous forment. Expérimentez, testez, ratez… et recommencez.

    Votre progression commence là, avec un crayon et une feuille.

  • Podcast 5 Mythes sur l’apprentissage du dessin

    Podcast 8 : 5 Mythes sur l’apprentissage du dessin

    Vous pouvez maintenant regarder mon podcast en vidéo sur YouTube !

    (j’ai décidé de retirer Spotify)


    Les idées développées dans ce podcast

    Vous voulez progresser en dessin, mais vous doutez de vos capacités ? Vous avez peut-être en tête certaines croyances qui vous bloquent plus qu’elles ne vous aident.

    Voici 5 mythes sur le dessin que je rencontre souvent. Si vous les dépassez, vous avancerez plus sereinement.


    Mythe 1 : Prendre des cours rend les dessins plus beaux rapidement

    C’est une idée répandue. Pourtant, apprendre à dessiner ne vous fera pas dessiner « mieux » tout de suite. Au contraire, vos croquis peuvent même vous sembler moins réussis au début. C’est normal.

    Pourquoi cette impression ?

    • Vous changez de méthode. Passer d’un dessin intuitif à une vraie construction (volume, proportions, structure) demande de désapprendre certaines habitudes.
    • Vous sortez de votre zone de confort. Les nouvelles techniques rendent vos dessins moins fluides… au début.
    • La progression n’est pas linéaire. Elle fonctionne par paliers, avec des périodes de stagnation ou de doute.
    • Beaucoup abandonnent juste avant une étape-clé. C’est souvent quand c’est le plus dur qu’on est sur le point d’évoluer.
    • Être accompagné fait la différence. Un professeur vous aide à surmonter ces phases de flottement et à alterner entre exercices techniques et plaisir de dessiner.

    Prenez le temps. Les progrès durables sont rarement spectaculaires, mais toujours solides.


    Mythe 2 : Connaître la théorie suffit à bien dessiner

    Lire un livre sur l’anatomie ou regarder des tutoriels sur la perspective ne suffit pas. Comprendre la théorie, c’est une chose. L’appliquer en dessinant, c’en est une autre.

    La réalité, c’est que :

    • Vous devez pratiquer les bases des centaines de fois pour les intégrer.
    • Le dessin demande une coordination fine entre l’œil, la main et le cerveau.
    • Une bonne pédagogie vous évite de tout mélanger. Un professeur introduit les notions au bon moment.
    • Entraînez-vous à décomposer les étapes.

    Le dessin n’est pas un savoir qu’on empile. C’est une pratique qu’on répète.


    Mythe 3 : Savoir dessiner permet de représenter ce qu’on a dans la tête

    Ce mythe sur le dessin est courant : croire que les bons dessinateurs visualisent parfaitement leurs images avant de les tracer.

    Mais en réalité :

    • Vos idées mentales sont souvent floues. Le dessin permet justement de clarifier ces impressions vagues.
    • Dessiner, c’est penser en s’aidant de sa main. Les traits guident la réflexion et précisent les formes.
    • Même les dessinateurs « géniaux » comme Kim Jung Gi travaillaient sur des bases solides : anatomie, perspective, mémoire visuelle.

    Dessiner n’est pas transcrire une image figée. C’est construire une vision en temps réel.


    Mythe 4 : Il faut un don pour savoir dessiner

    Ce mythe du don en dessin est très tenace. Mais il est trompeur. Le talent n’est pas une condition. C’est la pratique régulière qui fait la différence.

    Voici ce que j’observe en cours :

    • Certains débutants « doués » se reposent sur leurs facilités… et stagnent vite.
    • D’autres, qui commencent avec un niveau très faible, progressent de manière spectaculaire grâce à leur persévérance.
    • J’ai vu des élèves partir de zéro, incapables de dessiner une pomme, et finir par produire des croquis expressifs, des portraits, de l’aquarelle…

    Ce qui compte, c’est votre engagement, pas votre niveau de départ.


    Mythe 5 : Prendre des cours permet de trouver son style

    Beaucoup viennent en cours pour « trouver leur style ». Mais on ne le trouve pas. On le révèle. Il est déjà là, dans votre façon d’observer, de tracer, de simplifier.

    Deux types de styles existent :

    • Le « système graphique », qu’on construit pour un projet en respectant des contraintes (formes simples, aplats, déformations volontaires…).
    • Le style personnel, plus profond, qui transparaît dans tous vos dessins, même quand vous copiez ou suivez un modèle.

    Vos traits, vos silences, vos hésitations font partie de votre style. Les cours vous aident à mieux maîtriser votre dessin, pas à devenir quelqu’un d’autre.


    En résumé : ne laissez pas les mythes freiner votre apprentissage du dessin

    Ces mythes sur le dessin créent des attentes irréalistes. Ils vous empêchent parfois de commencer, ou vous font douter en cours de route.

    Apprendre à dessiner, c’est :

    • accepter de progresser lentement,
    • pratiquer plus que lire ou regarder des vidéos,
    • construire une image plutôt que la reproduire mentalement,
    • miser sur la régularité plus que sur le talent,
    • et affirmer un style déjà présent en vous.

    Détruisez les idées reçues. Dessinez. Corrigez-vous. Recommencez. Votre progression commence là.

  • Podcast : Le dessin d’observation

    Podcast 7 : Le dessin d’observation

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    Les idées développées dans ce podcast

    Un exercice essentiel pour progresser

    Le dessin observation est la base de tout apprentissage du dessin. C’est l’entraînement le plus efficace si vous souhaitez vraiment comprendre la forme, la lumière et la perspective. En observant la réalité, vous développez un regard plus précis et une main plus sûre.

    Même si vous rêvez de créer des univers imaginaires, le dessin observation nourrit votre créativité et crédibilise vos inventions.


    Les principes fondamentaux

    Pour progresser, appuyez-vous sur quelques règles simples :

    • 80 % du temps à observer, 20 % à tracer. Vous apprendrez plus vite en ralentissant et en analysant attentivement votre sujet.
    • Commencez par les grandes formes avant d’aller vers les détails.
    • Évitez de copier uniquement des photos : observez des objets réels dès que possible.

    Le dessin observation demande de la patience. Il est normal de produire des croquis maladroits avant de gagner en précision.


    Le matériel recommandé

    Moins vous en emportez, plus vous dessinerez :

    • Un carnet simple et léger que vous pourrez toujours avoir avec vous.
    • Un stylo non effaçable (Bic quatre couleurs, feutre fin, stylo-pinceau) pour avancer sans revenir en arrière.
    • Éventuellement quelques crayons ou une touche de couleur.

    L’objectif est de pouvoir sortir votre matériel en quelques secondes et de démarrer sans contrainte.


    Les étapes de l’apprentissage

    L’observation stricte

    C’est la première étape. Vous apprenez à regarder vraiment :

    • Mesurez les distances en tendant votre crayon devant vous, un œil fermé.
    • Analysez les angles en plaçant le crayon horizontal ou vertical.
    • Repérez les formes vides entre les objets (les espaces négatifs).
    • Décomposez le sujet en volumes simples et en valeurs claires ou sombres.

    Même si cet exercice est plus facile sur des sujets immobiles, entraînez-vous aussi sur des scènes vivantes. La régularité compte plus que la perfection.


    La perspective

    Quand vous commencez à vous sentir plus à l’aise, intégrez les notions de perspective :

    • Cherchez la ligne d’horizon.
    • Imaginez des volumes simples (boîtes, cylindres) pour structurer vos dessins.
    • Interprétez les scènes en modifiant la focale.

    Mélangez cette approche avec l’observation stricte. Vous donnerez plus de crédibilité à vos croquis.


    Le modelé et la lumière

    Ensuite, travaillez le volume et l’éclairage :

    • Repérez l’orientation des chevauchements et les ellipses sur les volumes organiques.
    • Décidez d’un éclairage principal et conservez son orientation.

    Gardez une part d’observation pure. Évitez de trop styliser ou de forcer l’effet décoratif.


    La gestuelle

    Enfin, pratiquez la gestuelle :

    • Tracez des lignes de force pour capturer le mouvement.
    • Simplifiez les formes pour saisir l’essentiel en quelques secondes.
    • Ajoutez ensuite le modelé, sur la silhouette, si vous le souhaitez.

    Cet exercice est difficile au début, mais il développe une liberté précieuse.


    Se lancer et progresser

    Avec le temps, vous intégrerez naturellement observation, perspective, volume et gestuelle. Vous développerez un style personnel et une confiance solide. L’idée est de revenir régulièrement à ces fondamentaux en les exerçant directement sur le motif.


    Le dessin observation est la méthode la plus simple et la plus complète pour apprendre à dessiner. C’est un entraînement exigeant, mais il vous donnera une liberté incomparable.

  • Un bon dessin peut être agrandi

    « Un bon dessin peut être agrandi. »
    Cette phrase, lue dans un numéro du remarquable magazine Les Arts Dessinés, m’a profondément marqué. Elle révèle une vérité que beaucoup de dessinateurs ignorent : un dessin agrandi ne pardonne rien.


    Réduire ou Agrandir : deux pratiques opposées

    Quand on crée une bande dessinée ou une illustration, on réduit beaucoup plus souvent la taille des dessins qu’on ne les agrandit. Pendant des années, j’ai travaillé sur de grandes planches que je scannais ensuite avec impatience pour les réduire.

    La réduction affine l’encrage et masque de nombreux défauts, notamment les problèmes de proportion et de placement des éléments. Cette pratique donne un résultat plus flatteur sans demander d’effort supplémentaire. Si vous dessinez régulièrement, vous appliquez peut-être déjà ce procédé sans vous en rendre compte.

    Pourtant, même en réduisant mes planches, je constatais que mes dessins restaient loin du niveau des professionnels. En observant leurs originaux lors de festivals, j’ai compris que leurs dessins affichaient un équilibre et une solidité qui subsistaient à n’importe quel agrandissement.


    Ce que révèle un dessin agrandi

    Lorsque vous agrandissez un dessin, certains défauts deviennent immédiatement visibles :

    • Les erreurs de placement des petits éléments (yeux, nez, bouche) se remarquent instantanément.
    • Les détails inutiles prennent une importance disproportionnée.
    • La composition révèle toutes ses failles et nuit à la lisibilité.
    • L’impression générale perd en cohérence.

    Agrandir un dessin agit comme un révélateur plus impitoyable encore que la fameuse technique du miroir qui consiste à retourner son image. Vous ne pouvez plus tricher.


    Comment améliorer un dessin avant de l’agrandir

    Pour produire un dessin solide, capable de résister à l’agrandissement, vous devez apprendre à synthétiser.
    L’amateur masque ses hésitations en ajoutant des détails. Le professionnel, lui, épure son tracé pour ne conserver que l’essentiel.

    Voici quelques principes concrets pour renforcer vos dessins :

    • Travaillez à l’échelle finale. Si vous dessinez en numérique, n’utilisez pas la « loupe » et observez votre image dans sa taille réelle.
    • Identifiez les grandes masses. Contenez-les dans des formes géométriques simples avant de traiter les détails.
    • Simplifiez les petits éléments complexes. Cherchez l’indication minimale qui transmet l’émotion, notamment dans l’expression des yeux.
    • Étudiez les originaux des dessinateurs que vous admirez. Observez leurs choix de simplification et leur façon de hiérarchiser l’information visuelle. ( Un site pour voir d’excellent originaux : https://www.danielmaghen.com/ )
    • Misez sur la lisibilité.

    Ces habitudes transformeront votre façon de construire un dessin.


    Les bénéfices du dessin agrandi

    En maîtrisant cette discipline, vous obtenez des dessins plus clairs, plus professionnels et plus convaincants. Vous gagnez en rapidité : des traits plus francs et un niveau de détail contrôlé réduisent considérablement le temps de finalisation.

    Ce processus vous conduira à trouver vos propres solutions graphiques, celles qui feront naître votre style unique.


    Conclusion : Le chemin du dessinateur

    Le dessin agrandi agit comme un juge impartial. Il ne tolère aucune approximation et dévoile sans ménagement vos failles.
    Si vous acceptez cette exigence, vous progresserez plus vite que vous ne l’imaginez.

    Gardez toutefois à l’esprit que cet équilibre exige des années de pratique attentive et sincère.

    Vous ne trouverez pas de raccourci théorique : ce chemin reste profondément personnel. C’est précisément ce qui en fait toute la valeur.

  • Podcast : Le carnet de croquis

    Podcast 6 : Le carnet de croquis

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    Les idées développées dans ce podcast

    Le carnet de croquis est l’un des outils les plus essentiels pour apprendre à dessiner et améliorer vos compétences. Plus qu’un simple cahier, il devient un laboratoire personnel où vous pouvez observer, expérimenter et libérer votre créativité.


    Pourquoi utiliser un carnet de croquis ?

    Un support toujours à portée de main

    Le carnet de croquis vous accompagne partout. Il vous permet de pratiquer le dessin d’observation, l’exercice le plus formateur. En dessinant sur le vif, vous vous confrontez aux mouvements du sujet et aux changements de lumière. Cela vous apprend à simplifier et à aller à l’essentiel.

    Un espace d’expérimentation

    Votre carnet n’est pas un portfolio de dessins parfaits. C’est un outil où vous :

    • Notez vos idées et vos recherches.
    • Faites des essais sans pression.
    • Produisez beaucoup, même si certains dessins vous paraissent ratés. La quantité d’exercices prime sur la qualité isolée d’un croquis.

    Bien choisir son carnet de croquis

    Pour qu’il soit efficace, votre carnet doit être :

    • Simple et pratique : évitez les couvertures rigides encombrantes et le papier trop précieux.
    • Peu onéreux : un carnet basique vous incite à dessiner sans peur de gâcher.
    • Adapté à un usage fréquent : préférez un petit format que vous glisserez facilement dans votre sac.

    Beaucoup de dessinateurs professionnels utilisent des carnets bas de gamme en papier recyclé. L’important est de ne pas se sentir paralysé par l’idée de “réussir chaque page”.


    Quel matériel emporter ?

    Moins vous en emportez, plus vous dessinerez.

    Voici quelques recommandations :

    • Un stylo non effaçable (Bic quatre couleurs, feutre fin, stylo-pinceau Pentel) pour avancer sans revenir en arrière.
    • Un petit carnet léger, facile à ouvrir.
    • Éventuellement deux ou trois couleurs, si vous aimez travailler en couleur.

    L’objectif est de pouvoir sortir votre matériel en quelques secondes et de commencer à dessiner.


    Composer vos pages de carnet de croquis

    La composition est un point souvent négligé par les débutants. Pourtant, elle donne vie à vos croquis.

    • Ne placez pas vos dessins isolés dans un coin. Remplissez vos pages, pensez leur organisation.
    • Variez les zones détaillées et celles plus épurées.
    • Jouez sur les contrastes de valeurs et de rythmes.
    • Considérez chaque double page comme une planche illustrée, qui raconte quelque chose visuellement.

    En apprenant à composer, vous développez aussi un sens graphique précieux pour vos projets finis.


    Le rôle fondamental de l’observation

    Même si votre objectif est de créer des dessins imaginaires, le dessin d’observation nourrit votre imagination et crédibilise vos créations.

    Par exemple, si vous inventez un costume, le fait d’avoir observé la manière dont un tissu se plie ou tombe rendra votre dessin plus réaliste. Ces détails issus de la réalité donnent de la force à vos idées.


    Se lancer et garder le rythme

    La meilleure manière d’intégrer le carnet de croquis dans votre routine est d’en finir un. Pour cela :

    • Commencez par un carnet mince (16 pages par exemple).
    • Une fois rempli, passez à un modèle un peu plus épais.
    • Concentrez-vous sur la régularité : quelques minutes de dessin chaque jour suffisent.

    Apprivoiser le regard des autres

    Dessiner en public est souvent intimidant. Pourtant :

    • La plupart des gens ne font pas attention à ce que vous faites.
    • Vous progressez en acceptant de vous tromper sous le regard éventuel des passants.
    • Dessiner en groupe (avec des amis ou lors d’un “drink and draw”) peut vous aider à dépasser cette peur.

    Conclusion

    Le carnet de croquis est bien plus qu’un accessoire. C’est un espace de liberté et un allié incontournable de votre progression artistique. Adoptez-le sans complexe, dessinez beaucoup, et considérez chaque page comme une étape vers un dessin plus sûr, plus vivant et plus personnel.

  • Enfin comprendre comment dessiner les ombres

    Dessiner les ombres et les placer correctement est un véritable casse-tête pour de nombreux dessinateurs débutants.

    Lorsqu’on commence à s’intéresser aux ombres et aux lumières, on tombe souvent sur l’exemple iconique de la sphère.

    Il est arrivé que certains de mes élèves me présentent des copies très réalistes de cette fameuse sphère. Même si leur rendu se rapprochait du modèle de référence, ils n’avaient en réalité pas appris à dessiner les ombres et les lumières : ils s’étaient contentés de copier.

    Dans cet article, nous allons, nous aussi, dessiner une sphère posée sur une surface plane, avec un rendu d’ombres et de lumières.
    Mais cette fois, je vais décomposer chaque étape du processus pour que vous compreniez ce que vous faites, et que vous puissiez ensuite réutiliser cette théorie dans vos propres dessins d’imagination.

    Choix du rendu des ombres

    Dans cet exercice, comme dans de nombreux autres liés à l’étude « théorique » du dessin classique, j’utilise systématiquement la technique du hachurage.

    Dans cette approche, vous utilisez un outil qui produit un tracé sec et précis — comme un stylo, une plume ou un Rotring — et vous modifiez les valeurs (c’est-à-dire l’aspect clair ou sombre d’une surface) en espaçant plus ou moins les traits entre eux. Ces traits sont appelés des hachures, ou trames.

    Je privilégie le hachurage lorsque j’enseigne la théorie du dessin pour plusieurs raisons :

    1. Lisibilité de la méthode
      Cette technique permet de décomposer et de comprendre comment les différentes « couches » du dessin sont superposées. Même une fois le rendu terminé, le processus de construction reste lisible. On obtient ainsi à la fois un résultat finalisé et un aperçu clair de la méthode employée.
    2. Éveil de la conscience du volume
      Le hachurage évite les automatismes. Comme vous devez penser en permanence au volume de ce que vous dessinez (les courbures des hachures suivent le relief des formes), vous restez constamment attentif. Cette vigilance renforce l’assimilation des principes que vous étudiez.
    3. Préparation à la peinture
      Tramer ses dessins, c’est aussi nourrir les gestes qui forgeront votre « touche » picturale. En hachurant, vous commencez déjà à apprendre à peindre. Vous posez les bases de réflexes solides et sensibles.

    J’ai moi-même découvert cette méthode dans l’un des cours qui m’ont le plus marqué, à l’école Pivaut de Nantes, sous la direction du professeur Marc Chalmé. C’était l’une des toutes premières leçons que j’ai reçues en entrant en première année.

    Construire son dessin

    Lorsqu’on étudie la théorie, cela exclut les « styles » graphiques : on se fonde uniquement sur des observations strictement physiques.

    Dans ce contexte, il n’existe pas véritablement de « contour » aux objets et aux formes que l’on observe. Ce sont les contrastes de valeurs (dans un dessin en noir et blanc) qui créent les délimitations entre les différents éléments d’une composition.

    Il n’est donc pas question d’enfermer une sphère dans un cercle parfaitement tracé à l’encre, comme on pourrait le faire dans une bande dessinée en « ligne claire », par exemple.

    Cependant, vous devez tout de même poser les fondations de ce qui deviendra votre sphère, et cela commence par dessiner un cercle.

    Nous allons donc utiliser un outil effaçable pour cette première étape — un crayon à papier, par exemple — et votre mission sera de tracer votre structure en appuyant le moins possible sur votre crayon.
    L’objectif est, à terme, de pouvoir gommer ces lignes sans qu’aucune trace ne subsiste.

    Les éléments de base

    Les éléments que vous devez placer dans votre composition sont :

    • le support,
    • la sphère,
    • la source lumineuse,

    Il est essentiel de comprendre que si la sphère n’est pas construite en relation avec le support et la source lumineuse, alors ni le support ne ressemblera à un véritable support, ni la sphère à une véritable sphère.
    C’est la mise en relation cohérente de tous ces éléments qui permettra d’obtenir un rendu réaliste de la scène.

    Gardez cela en tête tout au long des étapes à venir : c’est cette logique qui vous permettra de comprendre facilement la théorie.

    1. Le dessin à plat

    Démarrons concrètement.

    Dans un premier temps, copiez ma scène telle quelle.
    (Si vous recommencez l’exercice, modifiez la perspective et le placement des éléments.)

    Tracez les formes de ce qui deviendra la sphère (un cercle) et du support (un plan en perspective).

    2. La direction de la lumière

    Pour placer correctement les ombres, il est essentiel de connaître le positionnement et l’orientation de la source lumineuse.

    Vous pouvez dessiner une petite flèche pour indiquer la direction de votre source lumineuse.

    Pour vous garantir un placement correct des ombres sur la sphère, tracez dès à présent le « terminator » sur celle-ci.

    Le « terminator » l’outil magique.

    Sous ce terme énigmatique se cache un principe physique très simple à comprendre.
    La surface d’une sphère, ou de toute forme courbe, n’est éclairée par la source lumineuse que tant qu’elle y est directement exposée.

    Dans le cas d’une sphère, la lumière éclaire la surface jusqu’à la limite d’un grand cercle (ayant le même diamètre que la sphère). Au-delà de cette limite, la surface n’est plus exposée à la source lumineuse.

    3. L’ombre portée de la sphère.

    Votre source lumineuse peut être un point (dans le cas où elle est proche de l’objet, comme une lampe), ou bien unidirectionnelle si elle est très éloignée de votre sujet, comme le soleil.

    Dans le cas d’une source lumineuse ponctuelle, vous pouvez utiliser ce point pour projeter le cercle dessiné par le terminator sur le support en perspective, ce qui dessinera l’ombre portée de la sphère.

    Si vous avez une source lumineuse unidirectionnelle, projetez le terminator sur le support en perspective à l’aide de lignes parallèles orientées dans la direction de la lumière.

    (Pour rappel, tous les tracés de construction doivent être très légers et pouvoir se gommer facilement.)

    4. Les zones très éclairées

    En partant du centre du cercle, tracez un axe selon le même angle que celui de votre lumière si elle est unidirectionnelle, ou en direction du point-source si la lumière est ponctuelle. Cela vous permettra de placer le centre d’une ellipse, aux mêmes caractéristiques que votre terminator, qui définira la zone parfaitement éclairée de votre scène.

    Ma lumière étant orientée de droite à gauche, le socle sera également très éclairé sur la droite.
    Selon la lumière que vous utilisez, le socle peut être entièrement et parfaitement éclairé (en dehors de l’ombre portée de la sphère).

    5. Ombrage, premier passage

    J’utilise un encrage en hachures classiques. Je fais attention à suivre le volume des éléments, notamment celui de la sphère.

    À cette étape, vous pouvez déjà créer de petits dégradés en espaçant vos hachures (comme je l’ai fait) ou en utilisant des points et des tirets.

    Il ne doit y avoir aucune hachure dans les zones que j’ai réservées pour la lumière et, à ce stade, je ne croise aucune hachure. Je travaille l’ensemble de l’image de manière homogène.

    6. Ajouter des passages

    Pour renforcer les ombres, multipliez les passages en couvrant à chaque fois l’intégralité de l’image, en croisant les traits.
    Cela vous aide à y voir plus clair dans les zones que vous avez déjà travaillées ou non.
    Il faut éviter le « surtravail » et ne pas croiser trop souvent les hachures.
    Travaillez les ombres de surface sans toutefois pousser trop loin les valeurs pour le moment.

    7. La lumière reflétée

    La lumière qui éclaire votre support va rebondir et éclairer les surfaces situées sous le terminator de votre sphère.
    Poursuivez avec une étape de hachures pour augmenter la valeur, en vous concentrant sur le terminator, qui sera la zone la plus sombre de votre sphère. Renforcez également l’ombre portée.

    8. Ombres d’occlusion

    Ajoutez une ombre « d’occlusion », c’est-à-dire une zone où la lumière ne passe pas du tout et qui est donc complètement noire, située dans une petite partie de l’ombre portée à la base de la sphère.

    9. Ajoutez un fond

    Ajouter un fond avec un dégradé inversé permet d’obtenir des contrastes qui mettent en valeur le sujet.

    Gommez vos traits de construction et le tour est joué !
    Pour vous exercer, recommencez l’exercice en modifiant la scène (les éléments, la source lumineuse, etc.).

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