Je suis content de vous présenter le premier épisode « trouver des concepts originaux » de mon nouveau podcast sur le dessin « Timothée Dessine ».
Avant toutes choses, je tiens à vous prévenir, ce podcast deviendra bien plus intéressant au bout d’un an !
Le concept est particulier : j’aborderais dans chaque épisode des thématiques lié au dessin et à la créativité pendant 1 an !
L’année suivante, je réabonnerais exactement les mêmes sujets ! L’idée est donc de suivre mon cheminement par rapport à ses questionnements de dessinateur et de comparer vos avis aux miens.
Les épisodes seront totalement improvisé ce qui implique qu’ils seront à la fois faux, incohérent et toujours imprécis mais surtout parfaitement humain !
EPISODE 1 : Trouver des concepts originaux
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Les idées développées dans ce podcast
Introduction
L’idée de ce podcast est d’aborder des thèmes généraux sur le dessin et la créativité, comme une sorte de journal de bord pour moi, et pour vous aider à vous situer par rapport à mes réflexions.
Dans cet épisode, j’aborde la question de savoir d’où viennent les concepts les plus originaux. J’enregistre sans préparation, pour que mes réflexions soient brutes et personnelles, disant ce que je pense à cœur ouvert.
Ne pas chercher des concepts compliqués
Ce que j’ai remarqué, surtout en tant que dessinateur recevant beaucoup de propositions de projets, notamment de scénarios de bande dessinée d’amateurs, c’est qu’ils sont presque toujours basés sur des univers et des systèmes très élaborés. Tout est compliqué, avec des races, des spécificités, des handicaps, comme si on réglait des jauges en attendant que l’histoire en découle. Mais le problème, c’est qu’en les lisant, il n’y a pas d’accroche, il ne se passe rien d’émotionnel.
J’ai l’impression que beaucoup de créatifs vivent à l’intérieur d’eux-mêmes, inspirés seulement par les fictions qu’ils ont adorées (comme Le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter), et leur volonté première est de faire quelque chose d’original, avant d’avoir un véritable besoin d’exprimer quelque chose de sensible.
L’importance de la sincérité dans ses propositions
Selon moi, le véritable problème est de trouver des thèmes qui résonnent avec soi-même pour toucher les gens. Traiter de sujets qui ne vous touchent pas intrinsèquement, comme des systèmes d’univers, me laisse dubitatif. Tolkien est pour moi une exception, un cas particulier qui vivait en étudiant la mythologie, et il a créé des relations entre les personnages. On ne peut pas tous fonctionner comme lui et atteindre un large public.
Je pense que pour parler à un large public, il faut parvenir à exprimer au plus précis ce qu’on a au fond de soi de sensible et de très particulier. Ça peut sembler contre-productif, comme une « private joke », mais quand on arrive à l’exprimer finement, c’est là qu’on exprime des choses intéressantes. Beaucoup de ces concepts sensibles s’établissent pendant l’enfance. Pour parler de moi, c’est enfant que j’ai construit mes relations les plus sensibles avec les personnages, et que j’ai découvert ceux qui me touchent encore aujourd’hui. Les souvenirs marquants, sensibles, sur la justice ou l’injustice, sont profondément ancrés et n’étaient pas encore altérés par les cadres et les convenances de l’âge adulte.
La cohérence n’est pas une finalité
Quand on est adulte, on se fixe beaucoup de règles et de cadres, on analyse tout logiquement, notamment par peur de l’incohérence. On pense que la valeur fondamentale d’une œuvre réside dans sa cohérence. Mais la nature de la vie n’est pas forcément logique et cohérente d’une façon qui permette de tout prédire par cause à effet. L’imprévu, l’incohérence, nous paraissent plus naturels. La cohérence forcée nous écarte de l’émotion d’un récit. Je pense qu’il faut savoir écrire au plus près de ce qu’on a en nous et ne pas s’inquiéter de la technique et de la cohérence dans un premier temps.
Comme le dit Jodorowsky, « Le philosophe cherche le pont quand le poète traverse à la nage ». L’artiste est le poète, il traverse à la nage, il prend des risques, et c’est un parcours initiatique qui le transforme. Chercher le pont (la logique, la cohérence) ne transforme pas.
Dessinez avant d’avoir des certitudes !
Une fois qu’on a des idées, même vagues, il faut commencer le plus vite possible à dessiner (ou écrire). Les idées se définissent et on trouve de nouveaux chemins en dessinant, plus qu’en réfléchissant simplement. C’est là qu’on a un avantage durable sur les artistes qui utiliseraient l’IA pour créer. Les dessinateurs apprennent à réfléchir plus loin en dessinant. Pour trouver les meilleures idées, il faut itérer et produire énormément de « déchets », et le rôle de l’artiste est de faire un travail de curation de ces idées. Un photographe fait le même travail de choix que le dessinateur. C’est la capacité à faire des choix qui définit une carrière.
Savoir faire des choix = faire de l’art
Atteindre un niveau technique est possible. Ça demande du temps, de bonnes informations et du feedback qualifié. C’est possible pour tous. Par contre, devenir un grand artiste est très difficile car il faut gérer sa carrière, c’est-à-dire faire des choix, et cela commence par être complètement soi-même. Il faut s’assumer, assumer son discours. On ne peut pas être un bon artiste si on a peur de montrer son travail parce que sa mère aurait honte. C’est difficile de s’assumer. J’ai l’impression que c’est peut-être un peu plus facile pour les jeunes aujourd’hui, car les styles étaient plus marqués dans le passé. On s’interdisait d’aimer certaines choses si ça ne correspondait pas à notre groupe ou notre identité perçue socialement. C’est ridicule.
Si on veut être un artiste, il faut apprendre à aimer des choses qui ne sont pas dans notre univers habituel, ou du moins leur laisser des chances. Comme Lemmy, le bassiste de Motörhead, qui disait écouter absolument de tout, car il est un artiste. Il faut chercher à être le plus authentique possible.
La technique pour développer ses concepts
Le rôle de l’apprentissage et de la technique est certain, car il y a des idées qu’on ne peut pas avoir sans un certain niveau technique. J’ai vu quelqu’un très créatif, mais littéraire, faire un storyboard avec uniquement des personnages de face car il était limité techniquement. Ça limitait la mise en scène et les idées. La technique permet de varier les angles, l’expressivité, l’émotion des personnages, et ainsi d’aller plus loin pour créer des concepts originaux.
Personnellement, je n’aime pas les images de concept art très répandues, comme celles de Ubisoft, où un petit personnage sert juste à montrer l’échelle d’un décor immense où il ne se passe rien. Ce ne sont pas des images narratives. Je préfère les images où un personnage exprime une situation forte par son attitude, ou mieux, quand il y a interaction avec son environnement ou d’autres personnages. Créer cette interaction demande un niveau technique plus élevé.
Trouvez des concepts originaux avec un niveau de dessinateur débutant
Pour les débutants, si vous voulez chercher des concepts originaux, vous pouvez au départ dessiner de façon très lâchée, exprimer des situations avec des formes simples (patatoïdes, bonhommes bâtons) sans vous soucier de la technique. Ensuite, trouvez les moyens (ressources, profs, etc.) pour exprimer finement ce que vous avez défini. Évidemment, gagner en niveau technique permet d’aller beaucoup plus loin dans la recherche d’idées, d’exprimer la finesse, les nuances. Comprendre l’anatomie ou la gravité, par exemple, permet de montrer la tension ou le relâchement d’un corps. La technique amène aussi à se poser des questions sensibles. C’est un parcours initiatique, l’apprentissage des fondamentaux mène à dénicher des idées plus personnelles et sensibles.
Pour progresser au delà de l’accès à l’information
Si vous êtes intéressé par mes cours de dessin en présentiel en Provence, je suis à Gréoux-les-Bains et je propose des ateliers (aquarelle, portrait, bientôt modèle vivant). Parcourez le site pour en savoir plus.
Vous pouvez me contacter via mon mon formulaire de contact ICI et je pourrai vous donner des retours sur vos dessins par mail.
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